sâmbătă, 26 decembrie 2020

Uffizi, muzeul Renasterii

 LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE, LE MUSÉE DE LA RENAISSANCE

ECRIT PAR ÉDOUARD  ARTS & CULTURE, FLORENCE, ITALIE 4 SEPTEMBRE 2017; https://www.trace-ta-route.com/musee-galerie-des-offices-florence-italie/





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Pour tout amateur d’art, Florence est le symbole de LA RENAISSANCE ITALIENNE.

Aux XVe et XVIe siècles, sous l’impulsion des Médicis, la cité toscane

hébergeait ses artistes les plus illustres (Masaccio, Uccello, Vinci, Botticelli,

Brunelleschi…) et était le berceau de cette effervescence culturelle qui a

révolutionné la pensée et les arts dans toute l’Europe. La Galerie des

Offices incarne cette période en regroupant une prestigieuse collection

de chefs-d’œuvre des plus grands maitres de la Renaissance. Parmi les

plus de 1500 œuvres exposées dans le musée, je propose de vous faire 

une petite visite guidée.


La Galerie des Offices se situe en plein cœur de Florence, entre le Palazzo Vecchio

et l’Arno qu’il borde. Conçu par Vasari en 1560 et achevé en 1580, le Palazzo

degli Uffizi accueillait à l’origine les bureaux administratifs des Médicis puis

la richissime collection privée de la famille florentine. Le bâtiment est organisé

en deux longues ailes formant un U (un couloir privé le relie au Palazzo Pitti situé

de l’autre côté du fleuve) avec la piazzale centrale, ornée de sculptures des grands

illustres de la cité toscane (Galilée, Machiavel, Vinci, Dante, Pétrarque, Vespucci…)

et des touristes qui attendent… Depuis 1997, des travaux d’agrandissement se

poursuivent pour atteindre une centaine de salles d’exposition (du coup, certaines pièces

étaient fermées et des œuvres non-accessibles).



Piazzale degli Uffizi - Musée de la Galerie des Offices de Florence Italie Voyage - Galleria degli Uffizi di Firenze Italia Italy Travel
















LA COLLECTION DU MUSÉE DES OFFICES

Une fois entrée dans le bâtiment, on accède à la Galerie des Offices en montant d’impressionnants escaliers qui posent le décor, avec le Triptyque de la Résurrection de Lazare (1461) de Nicolas FROMENT à la clef en guise de mise en bouche. Passé quelques objets décoratifs, on entre dans l’iconique couloir de la Galerie des Offices avec ses sculptures qui la jalonnent et surtout son impressionnante perspective fuyante (enfin quand y’a pas trop de monde…). Après le vertige horizontal, le vertical : les plafonds sont absolument somptueux avec une ornementation tout en détails colorés.

 

Le TRECENTO

Ensuite, on entre dans les salles qui sont organisées de manière chronologique en commençant par les Primitifs italiens (transition avec les esthétiques byzantines et gothiques mais tout en conservant encore les fonds dorés). On retrouve une collection de grandioses Maestà réalisées par CIMABUE (qui commence à donner une sorte d’humanité aux visages), GIOTTO (son élève qui développa la narration) et le siennois DUCCIO DI BUONINSEGNA.

 

Les salles suivantes exposent des retables de Simone MARTINI et Lippo MEMMI (Annonciation avec Saint-Ansanus, Saint-Maxime et les Prophètes, 1342), Ambrogio LORENZETTI (qui fut un des premiers dans l’Histoire de l’Art à maitriser la perspective centrale avec le pavement au sol) avec Purification de la Vierge (1342), FRA ANGELICO… puis d’autres au style Gothique International.

 

Le QUATTROCENTO

Au fil du temps, les personnages seront humanisés avec l’expression d’émotions (pour ne plus être des icônes, figées), habiteront dorénavant sur Terre et seront mis en scène dans une historia. C’est ainsi qu’on bascule dans la première Renaissance avec des salles consacrées à MASACCIO, MASOLINO, Paolo UCCELLO avec La Bataille de San Romano (1435-1440) et la dynamisme de sa composition : rythme des lances, position 3/4 des chevaux (le peintre était passionné par l’usage de la perspective). Le mouvement semble décomposé, 450 ans avant E.J. Marey. J’ai particulièrement été saisi par les peintures de FILIPPO LIPPI avec la somptueuse transparence du drapé de sa Vierge à l’Enfant avec deux anges (1460-1465).

 

La salle suivante montre Les Sept Vertus peintes en 1470 par Piero DELLO POLLAIOLO et Alessandro BOTTICELLI (La Force, la plus à gauche). Au centre de la pièce, le Triomphe de la Chasteté, double portrait du Duc d’Urbino et de sa femme Battista Sforza, peint entre 1460 et 1470 par Piero DELLA FRANCESCA (ne manquez pas le verso). La vue de profil reprend une esthétique du pouvoir de l’Antiquité (type portrait d’empereur sur les pièces de monnaie) mais… permet aussi et surtout de cacher l’œil perdu par Federico III do Montefeltro lors d’une bataille !

 

Arrive ensuite le cycle Alessandro BOTTICELLI… Quel délice ! Mais quel monde ! Les gens s’attroupent littéralement autour des œuvres majeures que sont Le Printemps (1478-1482), plein de grâce, et La Naissance de Vénus (1484-1485) avec son léger déséquilibre et son cou à rallonge en guimauve. En attendant une petite accalmie entre deux groupes de visites guidées, prenez le temps de ne pas négliger les autres peintures du maitre florentin (qui sont également remarquables par la finesse du dessin et la puissance des couleurs ; j’adore la peinture de Botticelli !) : quelques Vierge à l’Enfant (une 3e de GHIRLANDIAO leur répond), deux Madonne sur tondo, deux Annonciations dont celle de 1489-1490 est remarquable par la finesse des transparences et la position des corps. La mise en scène dynamique et complexe de La Calomnie d’Apelle (vers 1495) est également intéressante à observer (même si les personnages semblent quand-même plaqués sur sur le décor, façon autocollant…).

 

La salle suivante expose quelques peintures d’Europe du Nord faisant un parallèle contemporain entre les deux Renaissances : le triptyque de L’Adoration des Mages (1476-1478) d’Hugo VAN DER GOES où l’Enfant Jésus est surprenamment posé, isolé, à même le sol, Saint Benoit (1487) et Portrait de Benedetto Portinari (1487) d’Hans MEMLING et Lamentation sur le Christ (1460) de Rogier VAN DER WEYDEN. Ils sont accompagnés de deux BOTTICELLI, Le Couronnement de la Vierge avec les Anges et les Saints (1489-1490) et L’Adoration des Mages (vers 1475) dans lequel le peintre s’est représenté et intégré dans la composition, sur la droite. Il est retourné et regarde le spectateur pour mieux affirmer sa présence (et la talentueuse paternité de l’œuvre).

 

Pause picturale et changement d’atmosphère avec la “Tribune”. Cette pièce octogonale (la plus petite de la Galerie des Offices) fonctionne un peu comme un cabinet de curiosités avec plusieurs pièces de collections ayant appartenu à François 1er de Médicis. La voûte décorée et le sol en marbre sont splendides.

 

Plus confidentielles dans leur volume, les salles suivantes séduisent par la décoration de leur plafond (identique à celle des deux corridors). On y trouve l’expression de la Renaissance italienne en dehors de Florence avec l’École Vénitienne incarnée par Andrea MANTEGNA (Scènes de la vie du Christ : Épiphanie, Circoncision, Ascension,  1463-1464), Giovanni BELLINI (Allégorie Sacrée, entre 1490 et 1499), Antonello da MESSINA (Saint-Jean l’Évangéliste ; Vierge à l’Enfant, 1470-1475, et Saint-Benoit, 1470-1475), Vittore CARPACCIO (Hallebardiers et vieillards, 1490-1493), CIMA DA CONEGLIANO (Vierge à l’Enfant, vers 1504). Lors de mon voyage à Florence, les salles consacrées à la Renaissance Allemande (DÜRER, CRANACH, MEMLING, HOLBEIN…) n’étaient malheureusement pas visibles du fait des travaux… Snif !

 

Le couloir oriental de la Galerie des Offices s’arrête ici et amène sur une loggia vitrée. Petite pause pour profiter de la vue sur l’Arno et le Ponte Vecchio, histoire de laisser quelques instants se reposer le cerveau… (je vous le conseille fortement !!!) On a également une vue sur la Piazzale degli Uffizi mais… on peut pas vraiment dire qu’elle soit charmante avec sa pierre grise terne… Ensuite, c’est reparti pour un tour en poursuivant avec la deuxième aile.

 

Le parcours muséographique poursuit le Quattrocento avec les salles vertes où sont accrochés des tableaux de GHIRLANDAIO (La Vierge et les Saints, 1480-1485 ; L’Adoration des Mages, 1487), Cosimo ROSSELLI, Le PÉRUGIN, Filippino LIPPI (Adoration de l’Enfant, entre 1478 et 1480 ; Saint-Jérôme pénitent, 1493-1495 ; Vierge à l’Enfant, 1485-1486), Piero di COSIMO (le fantastique Persée libérant Andromède, 1510-1515 ; L’Incarnation du Christ, 1500-1505), Lorenzo di CREDI (Nativité et Adoration des Mages, 1495-1497 ; Annonciation et trois scènes de la Genèse : la Création d’Ève, le Péché originel et l’Expulsion du Paradis, vers 1480-1485) puis Luca SIGNORELLI.

 

Une galerie de sculptures grecques et romaines (portraits et bas-reliefs) puis on arrive dans la salle de La Sainte Famille à la tribune (1506-1508) de MICHEL-ANGE qui ouvre sur le Cinquecento. Mélange de figures païennes et religieuses dans sa composition, le “Tondo Doni” rayonne par ses couleurs. À noter que le peintre n’a tout de même pas su résister à son goût prononcé pour la représentation des corps masculins musclés (cf : les bras de Marie… !!).

 

Après quelques peintures (dont une de l’École de Fontainebleau, facilement identifiable à leur incorrigible manie de se toucher le téton) et un autoportrait vidéo Submerged (2013) de Bill Viola, dans le cadre de son exposition temporaire à Florence, on arrive face à face avec la copie (mais néanmoins saisissante) de la sculpture en marbre Laocoon et ses fils. L’original grec (IIe siècle avant J.C.) se trouve au Vatican à Rome. Le dynamisme de la représentation était resté gravé en moi depuis ma première rencontre (20 ans plus tôt…).
Passage par la cafétéria de la Galerie des Offices pour à nouveau se reposer l’esprit (normalement, la vue sur le Palazzo Vecchio et la Piazza della Signoria est saisissante mais… ce jour-là…), puisqu’il faut avouer que le cerveau commence à être bien lessivé après déjà 2h30 de visite… Et c’est pas fini !

 

La HAUTE-RENAISSANCE

On descend à l’étage inférieur, traverse une galerie de sculptures grecques pour arriver sur une enfilade de salles rouges consacrées à l’art de la Renaissance lors son apogée (complexité des compositions, réflexion humaniste et références à l’Antiquité, virtuosité technique avec la maitrise des perspectives, de jeux d’ombres et lumière…) : une série de portraits de BRONZINO (entre 1540 et 1545) et une riche autre de RAPHAËL (entre 1500 et 1510), parfois inspirée par ceux de Léonard de Vinci, dont un Autoportrait (1506) mais également une Vierge l’Enfant avec Saint-Jean (1505-1506) et un Saint Jean-Baptiste (1518-1520).

 

Juste après, ce sont les peintures du CORRÈGE avec Repos durant la Fuite en Egypte (1516-1517), PARMIGIANINO avec deux “Vierge à l’Enfant”, dites “Madone au long cou” (1534-1540) et “Madone de Saint-Zacharie” (1533), GIORGIONE avec le Portrait d’un guerrier, dit “Le Gattamelata” (1505-1510), Moïse à l’épreuve du feu (vers 1505) et Le Jugement de Salomon (vers 1505).

 

Puis, place à TITIEN et ses compositions novatrices avec notamment le Portrait d’un homme, dit “L’homme malade” (1514), Flora (1515-1520), Vierge à l’Enfant avec Saint-Jean et Saint-Antoine, dit “Madone aux roses” (vers 1530) et surtout la fameuse et mystérieuse Vénus d’Urbino (1538), inspirée de la Vénus endormie de son maitre Giorgione. Édouard Manet la reprendra trois siècles plus tard pour son Olympia. Vous croyiez encore vraiment au mythe de l’artiste original ?

 

Du fait des travaux d’agrandissement du Musée des Offices, les œuvres de Léonard de VINCI (qui a fait ses gammes à Florence avant de rejoindre Ludovico Sforza à Milan) jouissent d’un nouvel accrochage. L’Annonciation (sa première peinture intégrale réalisée vers 1473-1475) fait face au Baptême du Christ (1470-1476) d’Andrea VERROCCHIO. Le génie faisant ses gammes dans l’atelier de ce dernier, il a réalisé la partie gauche de l’œuvre ainsi que l’ange de gauche (Verrocchio aurait autant été stupéfait – et vexé – par le talent du jeune prodige, notamment dans la représentation virtuose de la chevelure, d’une finesse absolument remarquable en comparaison à son maitre). À noter l’erreur anatomique de la main droite de la Vierge (désarticulée) sur le premier.

 

 Ensuite, c’est le carton préparatoire (comme fréquemment chez Vinci, les œuvres finales n’ont jamais été achevées et même parfois commencées) de L’Adoration des Mages (1481). Après 6 années d’absence pour restauration, la détrempe est revenue flambant neuve et serait presque méconnaissable par rapport à l’état dans lequel on le connaissait. Incroyable !!! Chapeau bas pour ce travail magique. Après l’instar de La Cène avec l’agitation des personnages (et, narration mise à part, de la salle avec tous les visiteurs qui s’attroupent devant les oeuvres…), on observe le tumulte que provoque(ra) la naissance du Christ sur la Terre.

 

Après être passé devant des peintures de Lorenzo LOTTO (Suzanne et les vieillards, 1517), le parcours finit par de splendides peintures du CARAVAGE avec Le Sacrifice d’Isaac (1601-1602), le troublant Bacchus peint vers 1597-1598 (observez la précision des feuilles et des fruits) et surtout l’effroyable Tête de Méduse (1497) peinte sur un bouclier pour terroriser l’ennemi (en réalité, il s’agit d’un objet de parade, on allait quand-même emmener ce chef-d’œuvre sur le champ de bataille !). Sa notoriété tient à la remarquable expressivité du visage ainsi qu’à la virtuosité technique de la représentation sur un support convexe (la Méduse vous suit du regard où que vous soyez, heureusement qu’elle a la tête tranchée…).

 

Ensuite, ce sont les “disciples” de cette école maniériste, les “Caravagistes” Gherardo DELLE NOTTI et Bartolomeo MANFREDI, qui reprennent l’esthétique de leur maitre avec une mise en scène (moins dramatique) qui s’appuie sur des jeux d’ombres et lumières très contrastés.

Au final, visiter le Musée des Offices de Florence 

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Acum 15 ani am petrecut 3 ore si jumatate la coada si o jumatate de ora in muzeul Uffizi. 
Am fost fericit... si mai sunt si azi.

E la gioia non è fatta per essere conservata per se stessi, bensì per essere condivisa



Dal 3 dicembre 2020 al 14 febbraio 2021 (date e orari suscettibili di cambiamento)

Botticelli, Annunciazione di Cestello, 1489-1490

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