vineri, 10 iulie 2020

Rembrandt graveur

Rembrandt graveur


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22 SEPTEMBRE 2015
https://gallica.bnf.fr/blog/22092015/rembrandt-graveur?mode=desktop

Figure majeure de l’école hollandaise du XVIIe siècle, Rembrandt a gravé environ 300 estampes. Il s’initie à l’eau-forte en 1625 à Leyde avant de s’installer à Amsterdam vers 1631, où il continue la gravure jusqu’en 1665, date de sa dernière eau-forte. La grande liberté et l’originalité d’exécution et de composition de ses pièces le différencient des graveurs de son siècle.
Le jeune Haaring] : [estampe] / Rembrandt f 1655. – 1 est. : eau-forte, pointe sèche ; 19,5 x 14,6 cm. 1er état / 2e état
Peintre de formation, Rembrandt traite en gravure des thèmes couramment illustrés au XVIIe siècle et le portrait occupe une place particulièrement importante dans son œuvre. Dès son arrivée à Amsterdam, il compte parmi ses clients des membres de la haute bourgeoisie amstellodamoise (B. UytenbogaertAnsloCoppenolMennaseh Ben Israël) et il devient rapidement l’un des portraitistes les plus convoités de Hollande. Il personnalise le portrait de ses clients en prêtant une attention particulière à leur posture, en les entourant d’objets symbolisant leur activité mais aussi en tentant de percer leur personnalité. Les états successifs des gravures révèlent ici un changement d’attitude, là une animation du visage, parfois un regard fugace chez ses sujets portraiturés.
On retrouve cette même acuité dans ses portraits de famille. Il grave à de nombreuses reprises ses parents, ainsi que sa femme Saskia. On devine la tendresse avec laquelle il exécute le visage érodé et le regard fatigué de sa mèreOn compte aussi vingt-sept autoportraits de l’artiste, dont dix-huit produits durant sa période Leydoise, entre 1628 et 1630. Il perfectionne sans cesse l’expression de ses émotions, montrant sans indulgence ses mouvements d’humeurs, ses grimaces et son visage vieillissant. Selon ses biographes, cet exercice d’auto-analyse lui permettait de mieux comprendre l’Autre et d’en restituer la figure avec empathie. Les séries de portraits de vieillards et des gueux et mendiants illustrent cette démarche. Rembrandt consacre aussi une grande partie de son œuvre (80 estampes) aux scènes et sujets de l’Ancien et du Nouveau Testament. Influencé par de grands prédicateurs défendant des doctrines différentes du calvinisme, il nous offre une iconographie de la Bible personnelle, indépendante du répertoire traditionnel de l’époque. La série consacrée à l’enfance du Christ est composée d’estampes de petit format, au tracé libre et spontané. On y voit le Christ évoluer dans un décor familier, d’où se dégagent une certaine intimité et une grande tendresse. Les planches consacrées à la Passion sont, à l’inverse, de grande dimension et le jeu d’ombre et de lumière augmente le sens dramatique de la scène. On retrouve cette spontanéité du trait dans ses paysages, que Rembrandt dessinait souvent à même la plaque. Le graphisme léger et le format oblong traduisent idéalement l’immensité des plaines hollandaises, où les variations du temps se devinent à travers ses effets d’ombre et de lumière.
À quelques exceptions près, les estampes de Rembrandt sont des créations originales, indépendantes de ses toiles. La technique imposée par la gravure l’oblige à traiter différemment ses thèmes de prédilection. Il grave principalement à l’eau forte, dès ses débuts. Il fait l’apprentissage de cette technique auprès du peintre graveur Jan Lievens (1607-1674) avec lequel il partage son atelier à Leyde entre 1625 et 1631. Il est aussi très influencé par la technique et l’impression si particulière d’Hercules Seghers (1590 ?-1638) dont il s’inspire largement dans la composition de ses paysages. Possédant plusieurs de ses œuvres, il réutilise l’une des plaques gravée de Seghers, « Tobie et l’Ange », pour réaliser « La fuite en Égypte », tout en conservant le magnifique paysage gravé par son maître.
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Tobie et l’ange (Seghers) / La fuite en Egypte (Rembrandt)
L’eau forte, par son tracé fluide, apporte une sensation de mouvement. La technique de la pointe sèche vient ajouter au tracé un aspect velouté et le burin intensifie certains traits. Avec les trois techniques réunies, il obtient ses légendaires clairs-obscurs qui structurent ses compositions. Il retravaille ses planches à de nombreuses reprises, ajoutant hachures, contre-tailles, pointillés. Chaque modification apportée après l’impression constitue un nouvel état. On compte jusqu’à quinze états différents pour certaines gravures. En observant les épreuves qui se succèdent, on voit émerger les différentes étapes de production de l’image.
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Les trois croix : [estampe] / Rembrandt. – 1 est. : pointe sèche ; 38,5 x 45 cm : états 123 et 4
Rembrandt connaît un grand succès de son vivant et ses estampes, qu’il commercialise lui-même, se diffusent rapidement en Europe. Lors de sa faillite en 1656, l’éditeur et marchand Clément de Jonghe lui achète 74 plaques de cuivre et fait de nouveaux tirages. Aux XVIIIe et XIXe siècles, certains marchands et collectionneurs ont également repris certaines pièces pour en réaliser des tirages tardifs. Ainsi, il est fréquent de trouver dans l’œuvre gravé de Rembrandt conservé à la BnF des états travaillés postérieurement par une autre main. Son style graphique, la spontanéité et l’énergie qui ressortent de ses créations influencèrent de nombreux artistes du romantisme au cubisme, tel que Goya, Delacroix, Degas, Ensor ou Picasso.
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4 octobre 2019
Reprendre à zéro la représentation du Christ, lui donner une forme de réalité, avec des sentiments et une présence qui le rendent très proche de la condition humaine. C’est un peu ce que cherche à transmettre l’exposition qui finit le 18 juillet 2011.

yartiRembrandt05Le maître Rembrandt est mort il y a trois cent cinquante ans, le 4 octobre 1669 à l'âge de 63 ans, à Amsterdam. Je reprends ici la description d'une exposition d'il y a huit ans.

Cinquante minutes pour une petite exposition au Louvre. Le dimanche 19 juin 2011, un peu avant midi, je m’étonne de n’être que le deux cent septième visiteur. Aucune attente. Rembrandt ne ferait-il plus recette ? Le ciel est ensoleillé, la chaleur déjà intense et les gens préfèrent sans doute en profiter aux Tuileries ou au jardin du Palais Royal. C’est la fête des pères.


C’est un peu cela que le Louvre a voulu saluer chez Rembrandt, le père, ou plutôt, le fils : "Rembrandt et la figure du Christ". Le commissaire de l’exposition est Blaise Ducos du département des Peintures du Musée du Louvre ; il a voulu montrer un Christ vivant et d’après nature.

Protestant, Rembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669) est l’un des peintres hollandais les plus connus et a conquis le XVIIe siècle de ses centaines d’œuvres.

Le début de la visite s’ouvre sur l’un des chefs d’œuvre qui vient d’être minutieusement restauré, "Les Pèlerins d’Emmaüs" (1629) appartenant au Musée Jacquemart-André. Rembrandt a environ 23 ans quand il compose ce tableau avec un Christ ressuscité en ombre chinoise rayonnante. Le spectateur peut tout imaginer sur la physionomie mystérieuse du Christ.

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L’exposition continue ensuite dans le contexte historique de l’art à l’époque de Rembrandt, avec les figures du Christ proposées par ses "prédécesseurs", notamment Dürer (1471-1528) et Schongauer (1450-1491). Rembrandt innove dans sa vision du Christ et peint un homme qui incarne les émotions qu’il peut susciter.

Concrètement, Rembrandt a probablement pris pour modèle un jeune Juif d’Amsterdam pour avoir le visage le plus rapprochant, et s’en est inspiré pour peindre le buste du Christ.

Les thèmes sont souvent récurrents et apportent des lumières différentes sur des scènes bibliques similaires : le Christ chez Marthe et Marie, le Christ apparu à Marie Madeleine sous l’aspect d’un jardinier, les pèlerins d’Emmaüs, le Christ au mont des Oliviers, la femme adultère, la présentation de Jésus, portrait en tête du Christ… avec des formes diverses, peintures à huile ou dessins par gravure.

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"Le Christ apparaissant à Marie Madeleine sous l’aspect d’un jardinier" réalisé en huile sur bois en 1638 (collection de la reine Élisabeth II) est un tableau intéressant car il suit l’Évangile selon saint Jean qui raconte que Marie Madeleine ne reconnaît le Christ sorti du tombeau ni à la vue ni à la voix. Alors comment ? Rembrandt suggère cette lumière du soleil qui se lève comme une nouvelle espérance pour les humains.


Une salle est consacrée à la série des faces du Christ qui permettent à Rembrandt d’étudier les expressions du visage et la lumière à partir d’un modèle contemporain. Comme ce tableau réalisé vers 1648-1656, "Tête de Christ" donné en 1964 au Harvard Art Museum.

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Je termine sur une esquisse véritablement géniale parmi une série assez exceptionnelle qui décrit la scène connue lorsque le Christ entre dans un village et est reçu par Marthe dans sa maison. Pendant que Marthe fait les tâches ménagères, sa sœur Marie est alors dans la méditation et la contemplation de sa parole.

"Le Christ chez Marthe et Marie", plume et lavis à l’encre brune sur papier réalisé vers 1648-1650, est une œuvre appartenant au Petit Palais à Paris. Ce qui est intéressant, c’est que la scène a l’air très contemporaine. Marie y consulte la Bible en tournant les pages comme si elle cherchait un mot du dictionnaire ou un nom dans un annuaire tandis que le Christ esquisse un petit sourire en coin à Marthe pour lui dire que l’important, ce n’est peut-être pas les tâches ménagères.

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« [Marthe] intervint et dit : "Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider." Le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée." » (Saint Luc 10, 38-42).

Il y a d’autres dessins du même genre avec Marthe revenant de faire des courses etc.

Parce que j'ai savouré ces quelques tableaux, j’ai trouvé l’exposition un peu courte, ce qui est normal car elle est très spécialisée, et n’occupe qu’une aile du Hall Napoléon, l’autre étant réservée à Claude Le Lorrain.

L’exposition "Rembrandt et la figure du Christ" se tient jusqu’au lundi 18 juillet 2011 au Hall Napoléon, sous la pyramide du Louvre, à Paris, ouverte tous les jours sauf le mardi de 9h00 à 17h45 et en nocturne jusqu’à 21h45 les mercredi et vendredi.






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