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Le Mariage de la Vierge (Le Pérugin)
Artiste | Le Pérugin |
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Date | 1501 - 1504 |
Type | Détrempe sur bois |
Dimensions (H × L) | 234 × 186 cm |
Mouvement | |
Collection | |
N° d’inventaire | 171 |
Localisation | Musée des beaux-arts de Caen (France) |
Le Mariage de la Vierge (en italien : Sposalizio della Vergine) est une peinture à tempera1 (à détrempe) à thème religieux du Pérugin, datant de 1501-1504 conservée au musée des beaux-arts de Caen.
Histoire
L'œuvre était destinée à la Cappella del Santo Anello du dôme San Lorenzo de Pérouse, où était conservée la relique de l'anneau nuptial de la Vierge. La chapelle achevée en 1489, a été redécorée après que la relique a été récupérée en 1488, après avoir été volée dans une église de Chiusi.
Le grand retable, initialement commandé au Pinturicchio, a finalement été réalisé par Le Pérugin de 1501 à 1504.
Avec les « suppressions napoléoniennes » de 1797, le tableau a été confisqué par les troupes de Napoléon Ier en 1797. Le tableau est inventorié pour la première à Paris en 1798 où il figure dans une exposition d'œuvres saisies en Italie. Il est expédié à Caen en 1804 avant l'ouverture du musée en 1809. Toutes les tentatives de la commune de Pérouse entre 1814 et 1816 pour les récupérer sont restées infructueuses2.
Thème
Il s'agit d'un thème de l'iconographie chrétienne, celui d'un passage du Nouveau Testament, un épisode de la Vie de la Vierge dit « Mariage de la Vierge ». En présentant Marie comme « vierge », l'Évangile de Luc ajoute qu'elle était « accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph » (Lc 1, 27). Le Protoévangile de Jacques et La Légende dorée de Jacques de Voragine exposent également les détails de cet épisode de la vie de la Vierge, se passant devant le temple de Jérusalem où les prétendants portent chacun une baguette ; seule celle de Joseph a fleuri, signifiant qu'il a été choisi par Dieu.
Description[modifier | modifier le code]
La composition du retable rappelle La Remise des clefs à saint Pierre de la chapelle Sixtine que l'artiste avait réalisé vingt ans auparavant. Un grand édifice octogonal à plan central est visible au milieu du fond, au bout d'un pavement à dalles carrées en perspective qui amplifie la scène au premier plan, en Temple de Jérusalem.
L'édifice se trouve au sommet d'un escalier monumental et possède quatre protiri type renaissance avec des arcs à voûte en berceau plein-cintre et des petites coupoles visibles sur trois des côtés où se dessine un seuls des portails à tympan triangulaires. Le motif de l'arcade aveugle se retrouve sur les côtés octogonaux alternés.
Le second étage présente une « corniche marcapiano » ainsi qu'une structure décorative avec lésènes, frontons et corniches dans laquelle s'ouvrent des fenêtres rectangulaires à tympan à arc.
Le couronnement avec marchepied à balustrade est constitué d'une coupole couleur terre cuite, coupée dans la partie supérieure de la peinture qui le fait paraître encore plus imposant.
L'œuvre répond à des critères de symétrie animés par les variantes rythmiques des poses des personnages.
En premier plan et autour du pivot central constitué par le prêtre dans l'axe vertical de la composition et de la majestueuse porte ouverte sur l'arrière-plan, Joseph, à gauche, habillé en jaune et bleu passe l'anneau à Marie placé à droite habillée de ses traditionnelles couleurs bleu et rouge. Derrière chacun des éléments du couple se trouve un cortège respectivement d'hommes et de femmes,
Sur l'esplanade d'autres personnages sont dispersés ou rassemblés en groupes (à gauche et à droite) déterminant l'éloignement et la grandeur des édifices par leur diminution perspective. Un groupe à gauche montre Le Christ et un des prétendants essayant de briser sa baguette ; au centre, sur les marches on peut deviner saint Jean-Baptiste assis et à droite un autre groupe comprenant quatre personnages.
Au-delà des bâtiments le paysage est visible avec ses calmes collines et arbres isolés se perdant au lointain dans un ciel clair à l'horizon se fonçant vers le haut.
Analyse
La scène qui est articulée selon un schéma symétrique, typique du Pérugin est organisée sur deux bandes horizontales : l'une avec les figures au premier plan et l'autre avec l'arrière-plan avec le décor architectural, peuplé par quelques figures beaucoup plus petites.
La scène principale est encadrée par les lignes en perspective d'un pavement à grosses dalles carrées en marbre d'une place décorée d'édifices monumentaux. Au centre selon les règles de la symétrie, une rangée centrale de dalles conduit à l'entrée d'un édifice remarquable à plan central avec coupole, symbole de l'universalité du pouvoir papal et transposition idéale du Temple de Jérusalem, un motif auparavant utilisé dans La Remise des clefs à saint Pierre avec la variante de la porte centrale opaque.
Cette vision architecturale, expression des idéaux de perfection classique de la Renaissance a été reprise par les élèves du Pérugin, comme Pinturicchio dans la chapelle Bufalini et surtout Raphaël dans Le Mariage de la Vierge (pinacothèque de Brera).
Elle influença aussi Bramante qui la reproduisit dans le Tempietto.
La vive animation des scènes secondaires disparaît si l'on regarde en détail les expressions calmes des personnages, révélant des figures peu expressives comme des acteurs interprétant des rôles sans inspiration.
Dans le cortège, les attitudes des personnages au premier plan sont répétées d'une manière rythmique créant une progression variée et ordonnée définie comme « musicale ». Les drapés pesants de certaines figures rappellent le style d'Andrea del Verrocchio, et reproduisent le typique effet panneggio bagnato (« mouillé ») caractéristique du maître florentin.
La scène est éclairée depuis la gauche comme en témoignent au premier plan les ombres des personnages au sol.
Le paysage en arrière-plan est typique de l'artiste, avec des douces collines pointillées d'arbrisseaux se perdant au loin vers l'horizon donnant une impression de distance infinie.
Comparaison avec la version de Raphaël
La version de Raphaël comporte une composition circulaire bien développée, alors que celle de Pérugin est développée horizontalement. La structure des personnages et du grand bâtiment distingue clairement la peinture de Raphaël de celle de son maître. Le cadre des tableaux est le même, cintré en haut, l'un occultant le haut de la coupole, l'autre, non. D’ailleurs on remarque quelques différences entre ces deux interprétations de la scène car dans le tableau du Pérugin, il n’a pas dessiné l’homme qui brise son rameau au premier plan contrairement à Raphaël. Le Pérugin l’a reproduit au second plan, à gauche.
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Sposalizio della Vergine (Perugino) » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- Vittoria Garibaldi, Perugino, in Pittori del Rinascimento, Scala, Florence, 2004 (ISBN 888117099X)
- Pierluigi De Vecchi, Elda Cerchiari, I tempi dell'arte, volume 2, Bompiani, Milan, 1999
- Cristina Acidini, Pintoricchio, in Pittori del Rinascimento, Scala, Florence, 2004
PERUGINO / Capela Sixtina, Vatican
La Remise des clefs à saint Pierre
Artiste | Le Pérugin et aides |
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Date | 1481 à 1482 |
Type | fresque |
Technique | |
Dimensions (H × L) | 335 × 550 cm |
Mouvements | |
Collection | |
Localisation | Chapelle Sixtine, Rome (Vatican) |
La Remise des clefs à saint Pierre (en italien : ) est une fresque à thème religieux du Pérugin et ses assistants, datant de 1482 environ, faisant partie de la décoration du registre médian de la chapelle Sixtine au Vatican.
Histoire
En 1480, Le Pérugin, qui décorait des fresques une chapelle pour le compte du pape Sixte IV dans l'antique basilique vaticane, obtenant un tel succès, obtint aussitôt la nouvelle commande pour la décoration de la nouvelle chapelle papale, appelée par la suite « sixtine » en honneur du pape.
Dans cette entreprise, il a été aidé par une équipe de peintres florentins, envoyés spécialement par Laurent de Médicis.
Le Pérugin avec les nombreux aides (parmi lesquels le jeune Pinturicchio) que la réalisation d'une telle œuvre nécessitait, a peint au moins six scènes, dont il ne reste aujourd'hui que trois.
Andrea d'Assisi (dit l'Ingegno), Rocco Zoppo, Lo Spagna et Bartolomeo della Gatta, sont parmi les collaborateurs du Pérugin mentionnés par Giorgio Vasari.
Thème
Le thème de l'œuvre est celui de l'iconographie de la peinture chrétienne, sans que cela fasse référence à des écrits des Évangiles : il rassemble saint Pierre et Jésus de Nazareth en présence des autres apôtres : Jésus remet deux clefs à saint Pierre, une clef d'or et une clef d'argent, l'une pour le salut des âmes, l'autre du Paradis.
Description
La scène rassemble une foule importante au premier plan de la composition centrée sur Jésus debout remettant deux clefs à saint Pierre agenouillé devant lui à droite.
Quelques personnages, à leur droite comme à leur gauche immédiates, portent des auréoles, a contrario des suivants vers les bords du cadre.
Les deux personnages de l'extrême droite sont en pleine discussion : l'un tient une équerre, l'autre un compas (le premier serait Giovannino de' Dolci, architecte de la chapelle Sixtine, le second Baccio Pontelli qui l'a construite).
Une large esplanade à grands carreaux s'étale derrière eux, jusqu'à un ensemble d'édifices monumentaux : deux arcs de triomphe encadrent le bâtiment central à coupole ; au-delà le paysage est seulement visible par quelques collines et arbres isolés détaillés sur un ciel à nuages modelés.
Sur l'esplanade d'autres personnages sont dispersés ou rassemblés en groupe (à gauche) déterminant l'éloignement et la grandeur des édifices par leur diminution perspective.
Analyse
La scène de La Remise des clefs du paradis à saint Pierre est la cinquième fresque de la paroi nord à partir de l'autel et elle assume une importance fondamentale dans le thème proposé par le cycle pictural car il souligne la transmission du pouvoir spirituel de la part de Jésus Christ à saint Pierre en justifiant le primat (« primatum Petrii ») sur lequel se base toute l'autorité papale.
La fresque est l'une des plus fameuses de la série du point de vue strictement esthétique et fait pendant sur l'autre côté à celle de La Punition des rebelles de la part de Moïse de Botticelli, qui clarifie le message de Sixte IV : d'un côté on montre le « fondement du pouvoir » des successeurs de saint Pierre, de l'autre on explicite la punition qui sera infligée à ceux qui oseraient la contredire.
La scène qui est articulée selon un schéma symétrique, typique du Pérugin est organisée sur deux bandes horizontales : l'une avec les figures au premier plan et l'autre avec l'arrière-plan avec le décor architectural, peuplé par quelques figures beaucoup plus petites.
Au premier plan, Jésus Christ, debout, remet les clefs d'or et d'argent du paradis à saint Pierre agenouillé, entouré des autres apôtres, parmi lesquels Judas (cinquième figure à la gauche du Christ), reconnaissables par les auréoles et par les portraits de personnages contemporains, parmi lesquels un présumé autoportrait du Pérugin en l'homme habillé en noir, dans le groupe de droite, qui regarde vers le spectateur.
Sur la fresque du Pérugin est inscrit le texte « CONTVRBATIO · IESV · CHRISTI · LEGISLATORIS », qui clarifie la signification de la transmission de la loi divine.
La scène principale est encadrée par les lignes en perspective d'un pavement à grosses dalles carrées en marbre d'une place décorée d'édifices monumentaux. Au centre selon les règles de la symétrie, une rangée centrale de dalles conduit à l'entrée d'un édifice remarquable à plan central avec coupole, symbole de l'universalité du pouvoir papal et transposition idéale du Temple de Jérusalem : Ce motif a été réutilisé dans Le Mariage de la Vierge (musée des beaux-arts de Caen) avec la variante de la porte centrale qui laisse voir le paysage comme infini dans le point de fuite central. Cette vision architecturale, expression des idéaux de perfection classique de la Renaissance a été reprise par les élèves du Pérugin, comme Pinturicchio dans la chapelle Bufalini et surtout Raphaël dans Le Mariage de la Vierge (Pinacothèque de Brera). Elle influença aussi Bramante qui la reproduisit dans le Tempietto.
Sur chaque côté de la place se trouvent symétriquement deux reproductions de l'Arc de Constantin, en hommage à l'art antique revenu à la mode à l'époque à Rome.
Une étude approfondie de l'organisation spatiale permet de noter deux épisodes de la vie du Christ Le Paiement du tribut et La Tentative de lapidation du Christ (Jean 8, 31-59; 10, 31-39).
La vive animation des scènes secondaires disparaît si l'on regarde en détail les expressions calmes des personnages, révélant des figures peu expressives comme des acteurs interprétant des rôles sans inspiration.
Dans le cortège, les attitudes des personnages au premier plan sont répétées d'une manière rythmique créant une progression variée et ordonnée définie comme « musicale ». Les drapés pesants de certaines figures rappellent le style d'Andrea del Verrocchio, et reproduisent le typique effet Panneggio bagnato1(« mouillé ») caractéristique du maître florentin.
La scène est éclairée depuis la gauche comme en témoignent au premier plan les ombres des personnages au sol.
L'élégante figure de saint Jean, le premier à droite de saint Pierre, ressemble à une copie du bronze Incredulità di San Tommaso (it) de Verrocchio à Orsanmichele. Les autres drapés retombent avec des plis rythmés faisant appel à une série de solutions typiques du Pérugin.
Le paysage en arrière-plan est typique de l'artiste, avec des douces collines pointillées d'arbrisseaux se perdant au loin vers l'horizon donnant une impression de distance infinie.
Le thème de la décoration constituait un parallélisme entre l'histoire de Moïse et de Jésus Christ, mettant en évidence la continuité entre l'ancien et le Nouveau Testament ainsi que la transmission de la loi divine des tables de la loi au message évangélique de Jésus Christ qui finit par choisir saint Pierre comme successeur, légitimant de fait le pouvoir et la légitimité de ses successeurs, c'est-à-dire les papes.
Les peintres qui sont intervenus dans les fresques de la chapelle Sixtine ont utilisé des conventions représentatives communes afin d'accomplir un travail homogène : usage d'une échelle dimensionnelle, d'une structure rythmique et d'une représentation paysagiste.
À côté d'une unique gamme chromatique, ils utilisèrent des finitions en or de telle façon que les peintures, exposées aux lumières des torches et des chandelles, puissent faire étinceler. (w.it)
- Liste d'œuvres du Pérugin
Liste d'œuvres du Pérugin
Cette page est une liste d'œuvres du Pérugin (v. 1448-1523).
Le Pérugin est un peintre italien majeur de la Renaissance de l'école ombrienne qui a peint surtout des tableaux religieux, et qui fut l'un des maîtres de Raphaël.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27%C5%93uvres_du_P%C3%A9rugin
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