vineri, 6 noiembrie 2020

SUPRAREALISM 2

 25 MAI 2006

L'art surréaliste


« Surréalisme, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

-Définition du surréalisme par André Breton

« Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la tout-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »

-Définition du surréalisme de l'encyclopédie Philos

HISTORIQUE

Le surréalisme est né au lendemain de la première guerre mondiale - c'est d'ailleur entre les deux guerres qu'il connait son plus fort succès-, en France (Paris), suite à la publication de l'oeuvre d'André Breton, Manifeste du surréalisme (1924), inspiré par la lecture de Freud. Ce mouvement artistique voulait être concidéré comme "expérimentation scientifique". Il provient du "Dadaïsme" (cf. DADAÏSME) ; plusieurs artistes importants du surréalisme proviennent de celui-ci. Cet art s'inspire de certaines démarches du XIX et XXe siècles - le supernaturalisme, le surnaturalisme et même le cubisme -, et est motivé par le rêve, pour ses sujets, et par le rejet des conventions sociales et morales.

La première exposition surréaliste eut lieu à Paris, en 1925, et le mouvement c'est ensuite propagé dans d'autres pays, jusqu'à atteindre une reconnaissance internationale, et des expositions à New York et à londres, en 1936, à Tokyo en 1937, et de nouveau à Paris en 1938 sont organisées. Grâce à ces exposition - surtout celle de New York - l'art américain de l'époque fût influencé par le surréalisme (par exemple l'artiste Jackson Pollock) ; c'est alors que les surréalistes s'interessent au thème de l'objet, qui annonce le Pop Art.

Mais le surréalisme ne s'est pas seulement développé pendant l'entre-deux-guerres, il évolua jusque dans les années 60', sous plusieurs formes - le Pop Art, le Nouveau Réalisme - et avec diverses nouvelles techniques - l'écriture automatique, les « cadavres excis »


 
« La tentation de Saint-Antoine » de Max Ernst, 1945


LITTERATURE

Etant le point de départ du mouvement, la littérature est le pilier centrale du surréalisme. Hors de toute règle, sa religion est une trinité :
« liberté, amour et poésie », les trois sujets du principaux, sous un touche de poésie révolutionnaire. La figuer emblématique de cette littérature est bien entendu André Breton, ayant écrit le premier récit surréaliste - du moins de manière théorique, le surréalisme n'était bien sûr pas apparut d'un coups. Voici, pour finir ce point, un extrait de Manifèste du surréalisme.

 

  «Un soir donc, avant de m'endormir, je perçus, nettement articulée au point qu'il était impossible d'y changer un mot, mais distraite cependant du bruit de toute voix, une assez bizarre phrase qui me parvenait sans porter trace des événements auxquels, de l'aveu de ma conscience, je me trouvais mêlé à cet instant-là, phrase qui me parut insistante, phrase oserai-je dire qui cognait à la vitre. J'en pris  rapidement notion et me disposais à passer outre quand son caractère organique me retint. En vérité cette phrase m'étonnait; je ne l'ai malheureusement pas retenue jusqu'à ce jour, c'était quelque chose comme : « Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre », mais elle ne pouvait souffrir d'équivoque, accompagnée qu'elle était de la faible représentation visuelle d'un homme marchant et tronçonné à mi-hauteur par une fenêtre perpendiculaire à l'axe de son corps. A n'en pas douter il s'agissait du simple redressement dans l'espace d'un homme qui se tient penché à la fenêtre. Mais cette fenêtre ayant suivi le déplacement de l'homme, je me rendis compte que j'avais affaire à une image d'un type assez rare et je n'eus vite d'autre idée que de l'incorporer à mon matériel de construction poétique. Je ne lui eus pas plus tôt accordé ce crédit que d'ailleurs elle fit place à une succession à peine intermittente de phrases qui ne me surprirent guère moins et me laissèrent sous l'impression d'une gratuité, telle que l'empire que j'avais pris jusque-là sur moi-même me parut illusoire et que je ne songeai plus qu'à mettre fin à l'interminable querelle qui a lieu en moi.
  Tout occupé que j'étais encore de Freud à cette époque et familiarisé avec ses méthodes d'examen que j'avais eu quelque peu l'occasion de pratiquer sur des malades pendant la guerre, je résolus d'obtenir de moi ce qu'on cherche à obtenir d'eux, soit un monologue de débit aussi rapide que possible, sur lequel l'esprit critique du sujet ne fasse porter aucun jugement, qui ne s'embarrasse, par suite, d'aucune réticence, et qui soit aussi exactement que possible la pensée parlée. Il m'avait paru, et il me paraît encore - la manière dont m'était parvenue la phrase de l'homme coupé en deux en témoignait - que la vitesse de la pensée n'est pas supérieure à celle de la parole, et qu'elle ne défie pas forcément la langue, ni même la plume qui court.
»

-Extrait de Manifeste du surréalisme

CINEMA

Le surréalisme s'apparente au rêve. Visionner une fiction, c'est un peu comme faire le rêve d'autrui.

Il nexiste pas de cinéma surréaliste à proprement parlé, mais on retrouve les caractéristiques du surréalisme dans certains films, ce qui leur vaudra d'être surnommé surréaliste. Voila pourquoi le cinéma n'a pas échappé au mouvement de l'entre-deux-guerre. Voici les points caractéristiques du cinéma surréaliste :

  1. Recherche de la représentation le réel fonctionnement de la pensée;
  2. Influence de la psychanalyse;
  3. Appel à l'automatisme, au rêve;
  4. Aspect liquide et souple de la matière en déformation continuelle;
  5. Notion du temps élastique et du déplacement de l'Objet freudien.

(Ces cinq propos ont été recueillis sur le site Cours.cstj.net.)

On commence à parler de cinéma surréaliste à partir de 1928, lorce que Luis Bunuel, collaborant avec Dali, réalise « Un chien Andalou », et quand, peu après, sort en 1930 « L'âde d'or », du même réalisteur. Ces deux films dénnoncent le cinéma traditionnel - tout comme la littérature surréaliste dénnonce la littérature classique - et la société modèrne. (« L'âde d'or » fût boycotter pendant un long moment à cause de ses images anti-religieuses.) On allie aujourd'hui le cinéma expérimental au cinéma surréaliste.   

QUESQUES ARTISTES SURREALISTES (parmis tant d'autres)

André Breton (1896-1966), écrivain, poète et théoricien français, il est le fondateur du surréalisme, grâce à son oeuvre Manifeste du surréalisme, dans lequel théorise celui-ci (cf. plus haut pour sa définition sur surréalisme).  Un de ses thème favorit est l'amour, duquel il parle sans pudeur ; il manie l'humour noir, ressort essenciel su surréalisme, et parle, nottement, de la télépartie.

Voir le site Wikipedia.fr pour son oeuvre.

Salvador Dalí (1904-1989), de son vrai nom Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí Domenech, est un peintre et sculpteur espagnol, qui travailla également dans le cinéma. Ascolaire frustré, il peint son premier tableau à 7 ans (il veut alors être Napoléon). Il fit un tableau dans lequel il reprennait toutes les techniques artistiques finissant par -isme (pointillisme, ...)
Voir le site Daliphoto.com.


René Magritte (1989-1967) est un peintre belge, connus pour son tableau « Ceci n'est pas une pipe ».

Voir le site Magritte.be.

Max Ernst (1891-1976) est un peintre allemand qui suivit les mouvements dada, surréaliste et ensuite pataphysique. Voie le site Angelfire.com.

Retrouvez une liste plus complète des artistes surréalistes sur le site Wikipedia.fr.

DADAÏSME

Aussi apellé « Dada », le dadaïsme est un mouvement artistique intellecuel qui mettait en cause toutes les conventions. Il fût réé en Suisse, par Hugo Ball, pendant la première guerre mondiale. Il n'y a donc théoriquement aucune règle, bien que la plupart des oeuvres dada avaient certains points communs. Le mouvement est mort en 1924, suite à la parution de Manifeste du surréalisme. La plupart des artistes dada's se rengèrent ensuite du côté du surréalisme. La tendence dada ne vécu pas longtemps, mais elle influenca grandement le surréalisme.

CADAVRES EXCIS & ECRITURE AUTOMATIQUE

Système d'écriture inventé par André Breton - inspiré par Freud -, consistant à écrire ce qui passe par la tête de celui qui tient le stylo, même si le résultat n'est pas cohérent, dans le but de "faire sortir" les pensées profonde de l'esprit. Cette écriture - également appellée "cadavres excis", est également utilisée dans le spiritisme, afin de "communiquer" avec les esprit à travers la main du medium. Il faut souligner que la première utilité de l'écriture automatique n'est pas cette dernière. De nombreux artistes (souven surréalistes) ont utilisé l'écriture automatique comme source d'inspiration pour leurs oeuvres.

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12 décembre 2011

Le Surréalisme

Introduction

Qu'est-ce qu'un mouvement ? Un ensemble d'idées et de conceptions particulières de notre monde, rassemblant derrière elles un groupe d'esthètes. Si l'on suit cette définition, l'on peut aisément considérer le Surréalisme comme l'un des principaux mouvements de la première moitié du XX° siècle, non pas tant par son étendue temporelle - il pourrait se définir entre 1924 et 1939 - que par son influence universelle.

Le surréalisme est né d'une guerre, la première à remettre non seulement en cause l'existence de frontières, de biens et d'organisations sociales, mais les fondements mêmes d'une civilisation dont vainqueurs et vaincus participaient à titre égal. L'absurdité d'une telle situation ne pouvait que frapper quelques esprits déjà sensibilisés aux mutations culturelles qui avaient précédé, comme son prodrome, le cataclysme où s'enfonça l'Europe en 1914.

I/. Origines et Définitions

1/. Origines

En considérant ses ressemblances avec les autres courants ou mouvements artistiques ou littéraires, le Surréalisme trouve son origine vers la fin du XIXème siècle qui est caractéristique des derniers moments du Symbolisme de la naissance du Dadaïsme.

Le mouvement DADA va donner naissance au Surréalisme. Lancé par Tristan Tzara, le mouvement DADA est un cri de révolte. Le mot ne signifie rien ; il est choisi du hasard dans le dictionnaire. Ce procédé est pour les membres du groupe de refus des conventions littéraires, de conformisme social et de la soumission politique.

Les Dadaïstes, choqués et traumatisés par les atrocités et sauvageries de la 1ere guerre mondiale, vont s’en prendre a toutes les normes établies.

Tousles deux mouvements (Surréalisme et Dadaïsme) sont caractérisés par des idées révolutionnaires.C’est en 1922 que André Breton rompit avec Tzara et essaya de donner lors du congrès de Paris un chemin nouveau au dadaïsme : ce fut un échec, et certainsdadaïstes se détachèrent alors du mouvement pour en former un autre qui prit sonindépendance en 1924 avec la publication du Manifeste du Surréalisme d’André Breton.Malgré cette rupture, le Surréalisme fut très influencé par le dadaïsme. Ilconserve tout d’abord les préoccupations dada : la spontanéité, l’inattendu, lesubconscient, l’outrageant, l’irrationnel, etc.Le mouvement dadaïste cherchait à renverser toutes les contraintestraditionnelles : le Surréalisme s’inspira de cela mais de façon beaucoup moins radicale.Ce qui parait être le point commun essentiel entre les deux mouvements estqu’ils dénonçaient l’arrogance rationaliste de la fin du XIX° siècle, mise en échec par laguerre.Même si l’influence du dadaïsme sur les surréalistes fut certaine, ces-derniersinsistaient sur le fait que leur mouvement rejetait le nihilisme extrémiste : ils étaientmoins anti-intellectuels, et désiraient enfin reconstruire des valeurs positives.

Au-delà de ce mouvement révolutionnaire qu’est le Dada, le Surréalisme est aussi apparenté au symbolisme. Paul Valéry, s’inscrivant dans la continuité de S. Mallarmé le chef de fil du symbolisme, considère que le langage vaut par lui-même dans l’élévation de l’esprit.Gérard de Nerval eut également une influence conséquente sur leSurréalisme : dans la plupart de ses œuvres, il insistait sur la signification des rêves,devenus un des fondements du mouvement.

Le Surréalisme comme tout autre mouvement fut inspiré certes par le dadaïsme et le symbolisme mais également par le romantisme. Apollinaire fut un des plus grands poètes romantiques. Mais au bout d’uncertain temps il se lassa de ce groupe, dénonçant sa constance intellectuelle. Il s’endétacha par l’écriture de deux œuvres aujourd’hui pionnière de la poésie moderne :Alcools et Calligrammes, œuvres révolutionnaires par leur style et leur composition.Apollinaire inventa aussi le nom du futur mouvement dont André Breton serait le chefde file : le "surréalisme".

2/. Définition

Comment définir le Surréalisme si l’on sait que ce mouvement trouve sa raison d’être dans l’ambigüité ?

Comme toute école, la définition du Surréalisme fut donc - voire est encore -largement discutée. Mouvement issu du passé ou focalisé sur l'avenir ? Grouped'esthètes ou de penseurs politiques à l'utopie exacerbée ? En définitive, la conception du Surréalisme peut-elle être limitée à un aspect artistique ou politico-idéologique, ou n'est-ce pas plutôt un mouvement culturel aux limites floues toujours en lien avec lemonde moderne ?

Dans Le Manifeste du Surréalisme de 1924, André Breton définissait ainsi le mouvement :« SURRÉALISME, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soitverbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toutepréoccupation esthétique ou morale. » À cela il ajoutait :

« ENCYCL. Philos. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certainesformes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé dela pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à sesubstituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »

Si l’on se base sur ces deux conceptions du Surréalisme, l’idée de folie dans la création n’est pas à écarter. C’est ce que traduisent les termes « l’absence de tout contrôle exercé par la raison », « Le surréalisme repose sur la croyance (…) à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé dela pensée ».

Ainsi, la règle d’or des poètes et des artistes surréalistes, c’est la recherche de la liberté.une liberté multisectorielle.

II/. Les caractéristiques du Surréalismes

En tant que mouvement littéraire, le Surréalisme se définit et se distingue des autres mouvements par un certain nombre de caractéristiques.

Entre 1924 et 1942 les principales thèses du surréalisme vont être élaborées :

La libre expression de la pensée débarrassée des barrières esthétiques et morales.

Les surréalistes cultivent la Liberté de pensée, une pensée pure dépourvue de tout contrôle de la raison. Cette pensée s’exprime dans des formes littéraires telles que la poésie ou artistiques telles que la peinture ou le cinéma. Ils prônent ainsi la méthode de « l’écriture automatique »

La critique radicale des traditions littéraires et du formalisme

     La littérature surréaliste est une littérature complexe tant du point de vue de la  forme que du point de vue du fond. Car en réalité comment faire comprendre des choses compréhensibles (Révolution contre les valeurs traditionnelles, l'ordre établi, les conventions, l'autorité, les tabous sociaux : religieux, moraux, sexuels, la prédominance de la raison, de la logique, de la rationalité) en passant par l’incompréhensible ou le difficilement compréhensible (rêve, folie, délire)

On peut sans le moindre doute affirmer que tous les surréalistes sont idéologiquement des rebelles, qui refusent notamment l'académisme artistique et préfèrent laisser s'exprimer sans contrainte leur être profond. Ils refusent l'horreur de la guerre, refusent la morosité, refusent la dictature - et en particulier le franquisme naissant - et refusent de se limiter à des règles esthétiques hérités d'un passé qu'ils rejettent : considérant que les siècles précédents n'avaient produits des œuvres réfléchies et conscientes, sans aucune sincérité, ils vont essayer de laisser s'exprimer leur subconscient, le seul vrai Moi, qu'elle que soit la forme que puisse prendre ainsi la peinture ou le texte.

Le goût de l’irrationnel du merveilleux et du fantastique et le refus de la logique cartésienne

Si la création artistique est quelquefois restée tributaire de la raison et du rationalisme, le Surréalisme, lui, déroge à cette règle. Ayant comme souci la liberté dans sa pureté originelle, les surréalistes cherchent à mettre en rapport le rationnel et l’irrationnel. Ainsi, il n’y a plus d’opposition entre visible et invisible, rationnel et irrationnel, réalité et imagination, conscient et inconscient. Ils élèvent  la folie comme forme supérieure de connaissance et source de création

III/. Quelques auteurs surréalistes

Paul Éluard

(1895-1952)

Dès 1919, Éluard s'engage dans les activités du groupe surréaliste et sur lavoie de l'expérimentation littéraire. Comme la plupart des autres écrivains surréalistes, ilmontre un intérêt très vif pour les arts plastiques, notamment la photographie et lapeinture.Son adhésion au groupe ne l'empêche jamais d'affirmer son goût et sonrespect pour la poésie du passé - à laquelle il dédie plusieurs anthologies (PremièreAnthologie vivante de la poésie du passé, 1951) - ni de défendre son esthétiquepersonnelle, marquée par une grande clarté et une grande simplicité d'expression, maisaussi par un classicisme assumé.Très vite, Éluard s'impose au sein du groupe comme le poète de l'amour etdes émotions.

Robert Desnos

(Né le 4 juillet 1900 à Paris, mort le 8 juin 1945 au camp de concentration de

Theresienstadt en Tchécoslovaquie)

Il fait la connaissance de Benjamin Péret puis de Breton, et la participationaux mouvements Dada et surréaliste. Le 25 septembre 1922, il commence desexpériences d’écriture automatique, notamment sous hypnose, qui lui vaudront cetéloge de Breton : "Le Surréalisme est à l'ordre du jour et Desnos est son prophète."À partir de 1927, il s'éloigne du mouvement car il refusant le rapprochementavec le communisme, jusqu'à une rupture définitive en 1929, quand il participe aupamphlet Un Cadavre écrit contre Breton.Autrefois pacifiste, il partira volontairement au front en 1940, pour défendresa patrie.

Louis Aragon

Louis Aragon écrit ses premiers textes "automatiques" en 1917 : ils serontréunis dans Feu de joie et Mouvement perpétuel. Il s'opposera bientôt à Breton, puisentretiendra une liaison avec Elsa Triolet. Il adhère ensuite au communisme en 1936, etses romans se construiront autour d'idées militantes, mêlant personnages historiques et imaginaires.Pendant la guerre, il est mobilisé et sera, avec Éluard, un des poètes de laRésistance. Après la guerre, il va à Nice et fonde avec Jean Paulhan le comité nationaldes écrivains. Il revient ensuite à la poésie lyrique, célébrant son inspiratrice de toujours: Elsa (1959), Le fou d'Elsa (1963).

André Breton

(Né le 19 février 1896 à Tinchebray, et mort à Paris le 28 septembre 1966)

La vie de Breton se confond pratiquement avec celle du mouvementsurréaliste dont il est sans doute le principal représentant littéraire. Fortement influencépar Paul Valéry, dont il fait la connaissance en 1914, Breton rencontre Apollinaire, et en1919, il publie ses premiers poèmes.Puis il fonde avec Louis Aragon et Philippe Soupault la revue Littérature, et ypublie (en collaboration avec Soupault) le premier texte surréaliste, Les Champsmagnétiques. De 1919 à 1921, il participe au mouvement Dada, et étudiel'automatisme psychique.En 1924 paraît le premier Manifeste du Surréalisme. Breton et ses amisfondent en même temps un "Bureau de recherches surréalistes" et une revue appelée La Révolution Surréaliste.

"Il ne sera pas dit que le dadaïsme aura servi à autre chose qu'à nous maintenir dans cetétat de disponibilité parfaite où nous sommes et dont maintenant nous allons nouséloigner avec lucidité vers ce qui nous réclame."

IV/. Surréalisme et Engagement

À l'inverse des dadaïstes dont ils sont issus, les surréalistes ont toujours défendu une vision politique de la société et de l'humanité, et l'on ne peut pas éclipser leur engagement permanent et sans concession : tous furent amoureux des fluctuations sociales et de l'espoir sublime d'égalité qu'elles transportent.

A travers leur refus de la société, les surréalistes dénoncent bien entendu lecapitalisme individualiste de notre monde, et malgré leur amour du rêve, ils demeurentconscients des problèmes sociaux de leur époque : bien que bourgeois plutôt favorisés,ils n'hésitent pas à se combattre les puissants, comme Marx en son temps.Ainsi, d'après l'universitaire américain San Juan, "ils ont cherché à élaborerun programme d’action sociale viable, une réponse cohérente au jargon nihiliste et auprogressisme facile de la société d’affaires, attesté par le culte du patriotisme, de lafamille, de la religion, de la compétition sauvage, et de la vénération des biensmatériels".

Il semble alors logique qu'ils aient pour la plupart intégré les cerclescommunistes ou socialistes dès le début de leur action : Breton le premier entre auParti Communiste Français en 1927, suivi 5 ans plus tard par Aragon. Dans les années1930 à 1940 tous les surréalistes se sont ainsi rapprochés des stalinistes ou destrotskystes, à quelques rares exceptions près : certains, conscients du danger qui résidaitdans le système soviétique ou amoureux de l'anarchie ont préféré rester à l'écart del'extrême gauche.Indéniablement donc, le Surréalisme est un courant attaché aux valeurssociales, mais pour autant il n'est peut-être pas socialiste : l'idéalisme exacerbé de cesartistes les a poussé vers les cercles communistes, mais il demeure évident que rien neles y rattache véritablement - excepté peut-être l'amour de la révolte et le mépris pourles puissants, geôliers de l'humanité.

Conclusion

L'expérience surréaliste, où se manifeste la non-suffisance du monde, où se déréalise le quotidien, où se fait jour le pressentiment de l'Être, où l'exigence humaine, considérée dans sa totalité, refuse de se voir limitée ou trahie, est très proche de celle qui fut la source de toutes les grandes philosophies. C'est par la fidélité rigoureuse et exemplaire à cette expérience que le surréalisme s'est révélé comme un des mouvements de pensée les plus importants du XXème siècle, et qu'il a si profondément marqué sa façon de sentir et de vivre.

S'il est aussi difficile de caractériser le Surréalisme, du moins peut-onsupposer que la plus juste manière de l'appréhender n'est pas de le penser ou de leraisonner, mais bel et bien de le sentir, de le ressentir. Par cette voie si peuconventionnelle et tellement artistique, peut-être pourra-t-on enfin lever une partie duvoile épais qui pèse sur ces hommes, aussi artistes que penseurs, aussi philosophes quepolitiques, aussi libertins que moralistes.

Ainsi, le Surréalisme fut certes un mouvement culturel et politique, mais n'a-t-il pas également été dès l'origine un mouvement anti-cultuel, d'inspiration nihiliste,bafouant la société, niant les anciennes croyances, mettant tout en doute au point quel'Inconscient aurait été l'unique vecteur envisageable de l'existence ?

http://ismailadiallo.over-blog.com/article-le-surrealisme-92179204.html

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https://blog.artsper.com/fr/la-minute-arty/10-peintures-surrealistes-a-connaitre/

10 peintures surréalistes à connaître

Rene Magritte Golconda
René Magritte, Golconde (1953)

A une époque traumatisée par les ravages de la Première Guerre Mondiale, beaucoup d’artistes ont cherché à créer une nouvelle réalité, pour trouver un sens au monde qui les entourait. Très inspirés par les théories de la psychanalyse, les Surréalistes se sont servi de leurs rêves, de leur subsconscient et de ce qui traversait leur conscient ou inconscient pour leurs recherches artistiques. Dans cet article, découvrez des peintures iconiques mais aussi des oeuvres moins connues, qui ont contribué à enrichir le mouvement surréaliste.

1. Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade, une seconde avant l’éveil – Salvador Dali


Salvador Dali – Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade, une seconde avant l’éveil (1944)

Bien que Salvador Dali ait eu une relation tumultueuse avec le groupe des surréalistes, le peintre espagnol demeure l’un des artistes surréalistes les plus célèbres aujourd’hui. Les montres molles de La Persistance de la mémoire constituent un incontournable dans l’oeuvre de Dali, mais celle ci est loin de se limiter à cette peinture. Son Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade, une seconde avant l’éveil est un exemple remarquable de l’art surréaliste à son apogée. Le long titre complexe de l’oeuvre confère à celle ci un caractère psychanalytique. Comme beaucoup de surréalistes, Dali était fasciné par les rêves et les théories de Freud à propos du conscient et du subconscient. Dans cette oeuvre évoquant un paysage maritime, Dali a représenté une scène inspirée d’un rêve de Gala, sa femme et sa muse. L’atmosphère de cette oeuvre la rend à la fois menaçante et fascinante.

2. La Trahison des images – René Magritte

Magritte trahison des images
René Magritte, la Trahison des images (1929)

La peinture humoristique de Magritte déclarant “ceci n’est pas une pipe” au dessous d’une pipe très réaliste soulève des points importants concernant l’écart entre l’image et la signification, en particulier au lendemain de la première guerre mondiale. Les mots ne veulent pas forcément dire ce qu’ils représentent et les artistes surréalistes ont plaidé pour une déconstruction du langage. Les images de Magritte, certes simples, déclenchent des pensées surprenantes. Son utilisation et surtout sa façon de mélanger le texte et le visuel étaient assez révolutionnaires pour l’époque et inspirèrent de nombreux artistes conceptuels à la fin du 20e siècle.

3. Autoportrait – Leonora Carrington

Leonora Carrington - Self-Portrait
Leonora Carrington – autoportrait

C’est une des grandes artistes femmes du surréalisme mais trop peu connue cependant. La peintre américaine Leonora Carrington était une créatrice audacieuse qui a réussi à s’établir comme une figure clé du surréalisme, malgré les discriminations de ses pairs masculins. Les surréalistes étaient plutôt misogynes et considéraient d’avantage la femme comme un désir ou un objet sexuel que comme leurs semblables. Heureusement, des femmes comme Leonora Carrington ont décrit des expériences profondes à propos des femmes, en particulier le rôle de celles ci dans des sociétés dominées par les hommes. Dans cet auto-portrait, elle explore sa féminité en créant une mimésis d’elle même avec une hyène, s’identifiant à la nature rebelle de cet animal.

4. Le Carnaval d’Arlequin – Joan Miro

Joan Miro - Harlequin’s carnival (1924)
Joan Miro – Le carnaval d’Arlequin (1924)

Le Carnaval d’Arlequin est considérée comme l’une des plus importante oeuvres surréalistes de la carrière artistique de Joan Miro. La peinture a été exposée pendant l’exposition collective “Peintures Surréalistes” en 1925 à la galerie Pierre à Paris. Des artistes majeurs du mouvement surréaliste comme Giorgio de Chirico, Paul Klee, Man Ray, Pablo Picasso ou Max Ernst ont également présenté leurs oeuvres aux cotés de celle de Miro. Cette peinture a été inspirée d’une hallucination de l’artiste alors qu’il connaissait des difficultés économiques et avait du mal à joindre les deux bouts. « J’ai essayé de traduire les hallucinations que la faim produisait. Je ne peignais pas ce que je voyais en rêve, comme diraient aujourd’hui Breton et les surréalistes, mais ce que la faim produisait : une forme de transe ». Le fouilli apparent d’objets qui nous frappe lorsqu’on admire la toile est en fait le fruit d’une composition méticuleuse, comme le prouvent les croquis préparatoires de Miro.

5. Ubu ImperatorMax Ernst

Max Ernst - Ubu Imperator (1923)
Max Ernst,Ubu Imperator (1923)

L’artiste surréaliste Max Ernst était radicalement opposé aux arts académiques et souhaitait révolutionner totalement l’approche du grand public vis à vis des arts. Inspirée par la pièce de théâtre absurde d’Alfred Jarry Ubu Roi, la peinture Ubu Impérator représente le pouvoir et l’oppression d’une façon satirique et ironique. Dans un paysage vide, “l’empereur” est représenté avec un buste anthropomorphe entouré d’une armure rouge et avec des mains humaines qui expriment la surprise. Le sommet sur lequel il est perché incarne l’idée d’un équilibre instable, suggérant que l’autorité est loin d’être permanente et peut être renversée à tout moment. Ces divers éléments associés créent une image absurde et grotesque de l’autorité.

6. I Saw Three Cities – Kay Sage

Kay Sage - I Saw Three Cities (1944)
Kay Sage, I Saw Three Cities (1944)

L’artiste surréaliste américaine Kay Sage a représenté dans ses oeuvre des scènes surréalistes qui semblent hantées et fantomatiques. Comme le montre sa peinture I Saw Three Cities, son travail est très différent de celui des autres femmes surréalistes. Son univers est resté obscur, impénétrable, pessimiste et nihiliste tout au long de sa carrière. Dans cette peinture, elle associe la fluidité d’une draperie, imitant les esthétiques du grec ancien, avec des formes géométriques très affutées. Ce contraste crée une tension entre modernité et art classique.

7. Divisibilité indéfinie – Yves Tanguy

Indefinite Divisibility - Yves Tanguy
Yves Tanguy, Divisibilité indéfinie (1942)

Cette peinture à l’huile représente des objets banals rassemblés pour former ce qui semble être un chevalet d’artiste. Yves Tanguy utilisait les recherches à propos de la conscience pour créer ses oeuvres. Il avait ainsi déclaré “la peinture se développe sous mes yeux, dévoilant des surprises au fur et à mesure de sa progression”. La peinture de Tanguy cherchait à susciter des émotions plutôt que de donner des explications. Kay Sage était l’épouse de Yves Tanguy, et bien qu’ils aient travaillé indépendamment, leurs atmosphères étranges se sont sans aucun doute influencé mutuellement.

8. Celestial Pablum – Remedios Varo Uranga

Remedios Varo Uranga –Celestial Pablu

Varo Uranga était une artiste féministe et anarchiste espagnole, associée au mouvement surréaliste. Elle était intéressée par l’ancien et le mystique et s’est efforcée de créer une conscience collective féminine pour lutter contre l’oppression patriarcale. Varo a souvent dénoncé les associations répandues et réductrices de femmes avec des éléments de la nature. Par exemple, son oeuvre Celestial Pablum représente une femme emprisonnée dans une tour médiévale, accompagnée de la lune, elle aussi dans une cage. Les femmes sont souvent associées à cet astre pour symboliser la fertilité et la maternité, ce que l’artiste dénonce comme étant particulièrement réducteur. En outre, de nombreuses peintures de Varo ont pour thème l’univers céleste, car elle était persuadée que l’art et les sciences étaient intimement liés.

9. La chanson d’amour – Giorgio de Chirico

Giorgio de Chirico Song of Love Surrealist painting
Giorgio de Chirico – La chanson d’amour (1914)

Le peintre italien Giorgio de Chirico est considéré comme l’un des précurseurs du surréalisme et était particulièrement apprécié dans le cercle parisien dédié à ce mouvement. Bien qu’elle ait été peinte 10 ans avant le Manifeste surréaliste d’André Breton, son oeuvre surréaliste La Chanson d’Amour est l’un des premiers exemples de peinture surréaliste. Son caractère spécial réside dans l’association d’objets étranges : l’immense gant de chirurgie, le buste classique et la balle créent un sentiment d’incompréhension et de mystère. Comme le terme surréaliste n’avait pas encore été défini à l’époque où Chirico a réalisé sa peinture, celle ci a été caractérisée comme étant métaphysique.

10.  Une petite musique de nuit – Dorothea Tanning

Dorothea Tanning painting surrealist
Dorothea Tanning – Eine Kleine Nachtmusik (1943)

Dorothea Tanning, décédée en 2012, reçoit finalement la reconnaissance qu’elle méritait. Le Tate Modern de Londres consacre une exposition à cette artiste féminineUne douce musique de nuit est l’une de ses oeuvres les plus célèbres et a visiblement été inspirée par des peurs d’enfants et des cauchemars. Des éléments surnaturels, comme un tournesol géant et des poupée à taille humaine créent une atmosphère étrange dans le corridor noir de l’hôtel, où prend vie cette peinture.

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LE SURRÉALISME

1 LE MOUVEMENT SURRÉALISTE

1.1 La révolte surréaliste

Au lendemain de la Première guerre mondiale, le mouvement surréaliste naît de la rencontre d'André BRETON, Philippe SOUPAULT, Paul ELUARD, Benjamin PERET et Louis ARAGON. Ensemble, ils proposent une remise en question brutale, totale, des constructions poétiques, artistiques et sociales héritées des générations précédentes, qui amenèrent l'Europe à ce conflit meurtrier.

De cette jeunesse fauchée sur les champs de bataille, sacrifiée à la guerre et à l'horreur des tranchées, naît un rejet fondamental de la religion et de la société qui trouve son inspiration dans ce leitmotiv : " Le salut pour nous n'est nulle part ". De ce rejet résulte une négation des contraintes esthétiques passées, fondée sur un mythe de l'ordre et de la beauté, valeurs fondatrices de la culture d'avant-guerre.

S'attaquant aux pères fondateurs de ce système de pensée, les surréalistes dénoncent les préjugés, les a priori et le conformisme de ces œuvres, jugées sans relief et sans véritable substance (les écrits de Paul Valéry et de Claudel par exemple, sont l'objet d'un dénigrement et d'un rejet massif).

1.2 Le dessein des surréalistes

On ne peut pas néanmoins parler d'une école, au même titre que le Parnasse ou les Symbolistes. Les surréalistes sont unis par une même inspiration d'obédience anarchiste, selon laquelle la volonté de créer une œuvre artistique est secondaire. L'objet premier de leur recherche est de définir une " attitude face à l'existence ", et pour ce faire, d'amener à une " nouvelle déclaration des droits de l'Homme ".

A ce titre, la poésie offre aux surréalistes un moyen de reconquérir une liberté perdue, à travers une activité créatrice libérée de son carcan esthétique passé. La poésie doit donner à l'homme la possibilité d'explorer sa conscience, ses recoins obscurs préservés de toute influence et qui fondent la personnalité profonde de l'individu, ce que décrit A. BRETON lorsqu'il dit que " l'exploration de la vie inconscient fournit les seules bases d'appréciation valable des mobiles qui font agir l'être humain ".

Les surréalistes s'inspirent de Lautréamont, leur maître à penser, de Rimbaud, d'Apollinaire, inventeur du mot " surréalisme " même, et du legs du mouvement dadaïste.

1.3 La démarche du surréalisme

Les surréalistes se regroupent au sein d'un " bureau de recherche ", d'une Centrale au sein de laquelle les intellectuels et les artistes travaillent dans un but commun d'amélioration. Influencés par les travaux de Freud et le développement de la psychanalyse, les surréalistes s'intéressent aux états de la conscience antérieurs et postérieurs à la pensée logique.. Il en résulte une analyse des phénomènes extrêmes (névroses, hallucinations, hypnose, dédoublement de personnalité …) qui affectent la psyché des individus ou leur comportement.

Selon l'expression du mouvement, " la poésie est le contraire de la littérature ", les surréalistes rejettent la conceptualisation au sein de la poésie. Le poème n'est pas le lieu d'expression de l'intellect, d'un mouvement ou d'une forme de pensée. La poésie est selon eux un moyen de s'ouvrir à toutes les influences, d'assurer une disponibilité absolue de l'esprit aux différences des consciences libérées.

Aux yeux d'André BRETON, l'activité surréaliste se transcrit à travers la recherche d'automatismes, traduisant directement le fondement de la pensée (" l'écriture automatique "), exprimant le fonctionnement réel de la pensée. Les surréalistes recherchent une dictée automatique de la pensée en dehors de toute Raison, de toute dimension esthétique ou morale. La " surréalité " est le résultat de cette intériorisation mécanique, qui fournit la matière d'une connaissance véritable.

Cette vision de la création poétique, détachée de toute considération d'inspiration ou d'idée, implique de se dégager de toutes les contraintes considérées autrefois comme nécessaires voire indispensables. Les formes, la recherche d'effets, participent de compromissions qui mettent en danger la pureté, la sincérité de la création. D'où la recherche de procédés nouveaux tels que 'écriture automatique', simple retranscription mécanique des mots qui viennent à l'esprit, sans censure, sans réflexion. Ainsi, le poète protège l'authenticité, loi fondamentale de toute création poétique. Aragon pensait néanmoins que " tout dans le surréalisme est rigueur. Rigueur inévitable. Le sens se forme en dehors de vous ". La 'surréalité' se trouve donc au confluent de la création mécanique, directement issue de la conscience, et d'une palette de procédés techniques qui confèrent à la création elle-même une rigueur indispensable.

2 ANDRÉ BRETON ET LA MOUVANCE SURRÉALISTE

2.1 André Breton, père fondateur du surréalisme

A. BRETON, incorporé durant la guerre de 1914-1918, fit ses armes dans un service psychiatrique où il découvrit les théories freudiennes et prit conscience de la capacité de cette discipline à refondre les systèmes de pensée et de représentations mentales. Il prit part dès la fin du conflit aux troubles du mouvement " dadaïste ", prônant un rejet en bloc des valeurs traditionnelles.

Il écrit en 1924 le Manifeste du surréalisme, couplé à la Révolution surréaliste, revue phare du mouvement. Il devint de plus en plus impliqué dans ce mouvement, au point de dédier son œuvre à l'idéal surréaliste. Son œuvre partagée avec Soupault, Eluard et Char, se teinte d'une poésie chaotique, torturée. En 1919, il publie les Monts de piété, puis les Champs magnétiques en 1921, l'Immaculée conception en 1930 et surtout Nadja en 1928, récit à caractère autobiographique.

Breton est resté tout au long de sa vie fidèle à la ligne de conduite apolitique du mouvement, protégeant l'autonomie de la conscience et des idées, affirmant le mouvement comme la seule école de pensée libre et créatrice.

2.2 La poésie et les surréalistes

Compagnon de route des premiers instants avec BRETON, Louis ARAGON, né en 1897, appartint dans un premier temps au groupe Dada avant de contribuer à partir de 1930 à l'essor et à l'épanouissement du mouvement. Dès son premier recueil, Le mouvement perpétuel, de 1924, on dénote chez ARAGON une faculté unique de mettre en exergue de nouvelles formes de syntaxe, des inventions lexicales et verbales qui traduisent le foisonnement d'idées qui est le propre de l'expression artistique surréaliste.

Sous l'impulsion de la révolution Bolchevique de 1917, puis du mouvement de la Résistance de la Deuxième guerre mondiale, ARAGON développe un style plus régulier, un vers davantage structuré et maîtrisé. Dès lors, son œuvre se structure essentiellement autour du sentiment patriotique exalté dans sa poésie et d'un sentiment populaire, profondément humaniste.

De même, Paul ELUARD adopte dans sa poésie et dans sa prose une attitude typiquement surréaliste, mêlant rêve et réalité dans ses recueils Capitale de la douleur (1926), La Rose publique de 1934, et Les yeux fertiles de 1936. Tout comme ARAGON, ELUARD s'engage ouvertement dans la bataille politique de l'entre-deux guerres et demeure fasciné par le mouvement de la résistance française, fortement imprégné dès ses débuts d'influences communistes.

La poésie d'ELUARD reflète sa proximité à la nature, aux êtres, son intimité avec la personne aimée, dont il chante les l'amour à travers une poésie chaude et harmonieuse.

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Manifeste du surréalisme

Les Manifestes du surréalisme
AuteurAndré Breton
GenreManifeste
Version originale
Languefrançais
Version française
Date de parution1924

Le Manifeste du surréalisme est un texte d'André Breton, conçu à l'origine comme une préface. Publié en livre, il acquiert une certaine notoriété et sera suivi par un Second manifeste du surréalisme et quelques autres écrits dans la même veine. Ces textes ont été, à partir de 1962, publiés ensemble sous le titre Manifestes du surréalisme.

Manifeste du surréalisme (1924)

Ce texte était à l'origine conçu comme une préface à Poisson soluble qui sera publié la même année1.

Hétéroclite, le texte rassemble diverses idées et principes d'écriture, qu'Élisabeth Kennel-Renaud regroupe autour de huit éléments2 :

  • hommage à l'imagination ;
  • appel à l'émerveillement ;
  • foi en la résolution du conflit entre rêve et réalité ;
  • principe de l'écriture automatique ;
  • définition du surréalisme ;
  • images surréalistes ;
  • collages de fragments de phrases ;
  • attitude non conformiste.

Breton définit le surréalisme : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale »3.

A la suite d'une mise en liquidation en  de la collection Aristophil, le manuscrit Manifeste du Surréalisme est annoncé dans une vente aux enchères à Drouot4. Après une intervention des pouvoirs publics, le texte est classé parmi les trésors nationaux et il est retiré de la vente5.

Réédition de 1929

Réimprimé sans changement en 1929, le Manifeste fut toutefois augmenté d'une préface6 et de la Lettre aux voyantes de 19257.

Second Manifeste du surréalisme (1930)[modifier | modifier le code]

Dans son étude, Élisabeth Kennel-Renaud différencie huit thèmes principaux2 :

  • caractère factice des vieilles antinomies ;
  • le surréalisme ne se réclame d'aucune morale ;
  • critique de certains surréalistes ;
  • rappel des fondements ;
  • appel à l'implication sociale ;
  • mise en garde contre l'endoctrinement politique ;
  • attirance pour l'ésotérisme ;
  • refus du succès mercantile.

Ce Second manifeste a reçu une réplique cinglante de Robert Desnos8.

Par la suite, André Breton tentera de remettre dans leurs contextes respectifs les conflits qu'il a pu avoir avec quelques artistes et il écrira en 1946 un Avertissement pour la réédition du second manifeste. Il garde cependant ses positions9.

Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non (1942)

C'est un texte bref, d'une dizaine de pages et entrecoupé d'« intermèdes », que Breton écrit tandis que la Seconde Guerre mondiale continue sans abattement.

Bibliographie

  • Manifeste du surréalismeÉditions du Sagittaire1924, réédité en 1929.
  • Second manifeste du surréalisme, Éditions Kra, 1930, réédité en 1946.
  • Breton A., Manifestes du surréalisme, Paris: Gallimard, coll. Idées, 1967.
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  • Le Surréalisme

    Publié par Tess sur 6 Mai 2016, 06:16am

    Catégories : #Scolarité

    Salvador Dali, La Persistance de la mémoire, 1931
    Salvador Dali, La Persistance de la mémoire, 1931

    Les caractéristiques :

    Le surréalisme est présent en littérature, peinture et plusieurs autres domaines : sculpture, photographie (Man Ray), cinéma (Luis Bunuel) ... . Il apparaît en réaction au dadaïsme dont il rejette toutes les remises en question. Ainsi, ses caractéristiques sont :

    1. Une plus grande liberté dans les procédés d'écriture : écriture automatique ou dictée de l'inconscient, jeux de mots, exagérations et métaphores, utilisation d'images incongrues.

    2. Rapprochement de sujets parfois opposés les uns aux autres (ex : «Roseaux du vent», «paille des astres » : La courbe de tes yeux, Paul Eluard).

    3. Mise en avant du hasard, évocation de la coïncidence dominant sur la raison, place prééminente de l'irrationnel.

    4. Thèmes du rêve, du désir, de la liberté et de la folie (hallucination et paranoïa).

    5. Thème de la femme source d'imagination et de désir, provoquant l'amour fou (forme d'irrationalité).

    Les principaux auteurs :André Breton (1896 -1966) : poète, écrivain, théoricien et chef de file du surréalisme.

    « Demain caresse mon pas de son sable éclatant
    Voilez les montagnes de ce crêpe jaune étrange que vous avez si bien su découper suivant le patron des graminées des cimes
    Je suis le perruquier des serrures sous-marines le souffle des amantes »

    Extrait de Le Volubilis et je sais l'hypoténuse, 1922.

    Louis Aragon (1897-1982) : poète et romancier français dont les œuvres surréalistes majeures sont Le Paysan de Paris (1926) et Le Traité du style (1928). Il abandonne le surréalisme en 1932 à cause de son ralliement au communisme.

    « Je ne suis qu’un moment d’une chute éternelle. Le pied perdu ne se retrouve jamais. » : extrait du Paysan de Paris, 1926.

    Paul Eluard (1895-1952) : poète français, dadaïste puis membre important du surréalisme. Il est l'un des poètes les plus importants de la Résistance. Ses œuvres principales sont : Capitale de la douleur (1926) et L'Amour la poésie (1929).

    « Les guêpes fleurissent vert
    L’aube se passe autour du cou
    Un collier de fenêtres »

    Extrait de L'Amour la poésie, 1929.

    Guillaume Apollinaire (1880 -1918) : précurseur du surréalisme dont il est l'inventeur du terme. Il très célèbre pour ses calligrammes. Combattant pour la France, il meurt chez lui des suites de ses blessures.

    « Elle pousse un grand cri et entr'ouvre sa blouse dont il en sort ses mamelles, l'une rouge, l'autre bleue et, comme elle les lâche, elles s'envolent, ballons d'enfant, mais restent retenues par les fils. »

    Extrait, Les Mamelles de Tiresias, 1917.

    Le surréalisme en peinture :

    La peinture du surréalisme est inspirée des théories freudiennes. Il s'agit d'explorer l'inconscient et le rêve et de les révéler en peinture sans chercher à les interpréter. Le décor est en général énigmatique mais poétique. On trouve également des jeux et des trompe-l'œil et parfois, des images du purs fantaisies.

    Les grands peintres du surréalisme sont :

    René Magritte (1898-1967) est un peintre belge appartenant au surréalisme. Ses œuvres énigmatiques invitent le spectateur à chercher le sens caché de ses dessins qui recèlent souvent des jeux sur le langage malgré le côté naïf de sa peinture.

    Voir : René Magritte, La Trahison des images, 1928–1929

    Salvador Dali (1904-1989) est un artiste peintre, sculpteur et écrivain espagnole. Il gagne Paris et devient surréaliste en 1929. Il s'inspire de la Renaissance italienne et use de trompe-l'œil. Ses tableaux sont parfois inquiétants, plongeant le spectateur dans des mondes complexes qui invitent à la réflexion.

    Max Ernst (1891-1976) est un peintre et sculpteur allemand dadaïste et surréaliste. Il s'inspire du monde médiéval et propose très souvent des représentations fantastiques, mélangeant des éléments dans des décors fantaisistes.

    Voir : Max Ernst, The Hat Makes the Man, 192

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    Le Surréalisme

    André Breton en 1924

    Bibliographie

    • Robert BRECHON : Le Surréalisme (coll. U2, Armand Colin)
    • Louis ARAGON : Le Paysan de Paris
    • André BRETON : Les Manifestes du Surréalisme (coll. Idées Gallimard)

    Quelques dates

    • 1919 : Les Champs Magnétiques (Soupault-Breton : textes en écriture automatique)
    • 1924 : Breton : 1er Manifeste.
    • 1926 : Eluard : Capitale de la Douleur ; Aragon : Le Paysan de Paris
    • 1928 : Breton : Nadja
    • 1930 : Breton : 2ème Manifeste (qui articule Révolutions politique et poétique)
    • 1937 : Breton : L’Amour Fou.

    Les sources revendiquées

    • Sade
    • le roman noir anglo-saxon
    • Rimbaud
    • Lautréamont (très important)
    • Alfred Jarry
    • Apollinaire : avant-propos aux Mamelles de Tirésias.

    Les précurseurs

    1910-1913 : En France et à l’étranger, révision complète des principes esthétiques : LA MODERNITE. Cf le « Bateau-Lavoir » (rue Ravignan) : lieu où se déroulent toutes les recherches esthétiques d’avant-garde.

    Le futurisme

    En 1909, Marinetti est l’auteur de ce mouvement ; homme de culture italienne et française, parlant les 2 langues. Création d’un mouvement ; publication d’un Manifeste dans le Figaro en 1909.

    Il s’agit de remplacer un idéal d’harmonie par un idéal de mouvement, car les principes esthétiques ne semblent plus adaptés à la société. Vision neuve de la poésie où l’on insère toutes les inventions modernes. (cf. Zone, d’Apollinaire). 1913 : désormais, il faut des « mots en liberté », dit Marinetti. Un poète actuel ne peut pas dire notre univers comme le faisait Racine.

    Rupture de la syntaxe. Emploi préférentiel du substantif, de l’infinitif. Volonté de faire coïncider le plus possible écriture et vie.

    Grande influence sur Apollinaire et sur Cendrars.

    Le mouvement Dada

    Né à Zurich en 1916. Tristan Tzara en est l’auteur. 1916 = la guerre la plus horrible de l’histoire, qui détruit tout ce qu’elle prétend défendre ; en Suisse, un pays neutre, de jeunes intellectuels découvrent la faillite de la civilisation humaniste créée par la Renaissance.

    C’est un mouvement négatif : les Dadaïstes veulent tout détruire (cf. les « conférences Dada »). Mouvement qui dure peu : dès la fin de la guerre lui succède le Surréalisme. Breton, Soupault, viennent de Dada. Dada a-t-il donné naissance au Surréalisme, ou celui-ci s’élève-t-il contre lui ? Le Surréalisme propose une nouvelle forme de vie qui donnerait à l’homme joie, amour de la vie ; il reprend cependant la révolte de Dada contre la société « humaniste ».

    Le Surréalisme

    Il correspond exactement à l’entre-2-guerres. Après 1940, il y a encore des Surréalistes, et influents, mais le mouvement s’essouffle.

    La grande date : 1924

    • Au 15, avenue de Grenelle s’ouvre un « bureau de recherches surréalistes » : mouvement qui se veut d’avant-garde et moderne. Ce bureau a pour mission de recueillir des documents pour étayer la théorie.
    • Premier Manifeste
    • Premier n° de la revue La Révolution Surréaliste (récemment rééditée).

    1926-27 : Aragon, Eluard, Breton, Péret adhèrent au Parti communiste.

    Dans son 2ème Manifeste, Breton met au point sa position par rapport aux partis politiques ; en 1935, il rompt avec le PCF et « excommunie » ses camarades, surtout Aragon.

    Mais en 1924, le problème ne se posait pas pour les Surréalistes ; pour eux, il s’agit plutôt d’une révolution « métaphysique » : le 1er Manifeste revendique « une liberté pour l’homme dans une libre et féconde disposition de son imagination ».

    Refus de la société occidentale

    Procès du réalisme

    Procès d’une littérature qui a fui l’imagination et a donné à l’homme le seul droit de copier l’univers, le tout reposant sur une prétendue logique (cf. p. 14 sqq.).

    Réhabilitation de l’ensemble de l’activité psychique

    Il faut faire travailler la totalité de l’esprit et non pas seulement l’intelligence. Esprit infirme jusqu’à présent. Importance du rêve : toute une série de puissances dédaignées par la vie quotidienne. Breton est médecin et intéressé par Freud. (Manifestes, p.33) ; L’homme doit jouir librement de tout ce qu’il porte en lui. Le rêve nous propose une image de cette vie possible, mais seulement une image (p. 24). P. 31 sqq. : remonter aux sources de l’imagination poétique.

    L’image surréaliste

    Pierre Reverdy contribue à créer le Surréalisme, mais sans jamais y appartenir : il est plus ancien. Premier à définir l’image comme le feront plus tard les Surréalistes.

    L’image est création pure de l’esprit. Ne pas confondre avec la comparaison ni la métaphore ; distinction d’ordre thématique. « Elle ne peut naître d’une comparaison, mais du rapprochement de 2 réalités très éloignées« . Paul Reverdy, Nord-Sud, mars 1918.

    Ex : « la Terre est bleue comme une orange » (Eluard) : écart très grand entre deux réalités, rapport nouveau à l’univers.

    La lecture d’une image surréaliste permet de dire que le poète ne dit pas le monde : il dit quelque chose de neuf, il parle.

    Mais Breton apporte une nuance : pour Reverdy, cette création est voulue délibérément. Pour Breton, elle est spontanément obtenue : écriture automatique. Voir l’anecdote rapportée dans Manifestes, p. 31 : perception d’une création neuve qui lui apparaît comme un travail spontané de l’esprit.

    • Cf. p. 34 : la pensée = libre et spontané fonctionnement de l’esprit.
    • P. 37 : définition du Surréalisme.

    La Lettre du Voyant d’Arthur Rimbaud est publiée à la fin de la guerre, quand Breton commence à réfléchir au Surréalisme : elle l’a éclairé. Cf. p. 42 : Secrets de l’art magique surréaliste. Méthode à suivre : pour Breton, l’écriture automatique est l’exercice qui nous aide à reconquérir la liberté de notre esprit et sa mobilité. Le hasard est un Dieu : cf. le « hasard objectif », le jeu des « cadavres exquis ».

    Il est impossible de publier des poèmes écrits ainsi. Les poètes tirent parti de cet entraînement, mais n’en font pas des poèmes.

    P. 50 : ce qu’apporte le Surréalisme : images, révolution de la forme et de la pensée. Cf. Le Paysan de Paris : un homme qui découvre Paris ; stupéfaction, les passages, et un jardin : les Buttes-Chaumont. Mélange de l’artificiel et du naturel.

    L’image est un stupéfiant et le Surréalisme un vice : « Il y a dans chaque homme une image à trouver qui anéantit l’univers. »

    L’image surréaliste crée un univers nouveau. Volonté de changer la vie, et non la Société, au début.

    Fin du 1er Manifeste : « l’existence est ailleurs ». Il ne s’agit pas d’une évasion dans un autre monde (spatial ou temporel) ; une altérité de chaque être est nécessaire, et une altérité de l’univers. Changer le regard de chaque homme pour changer son univers et sa vie par contagion. Type de révolution que souhaite Breton au début et à la fin de sa vie.

    Le Surréalisme n’est pas un mouvement littéraire ou poétique

    Les Surréalistes ont écrit pour se faire connaître, ou par goût, mais ce n’est pas une révolution d’ordre littéraire. Breton détestait le mot « littérature ».

    C’est un mouvement d’abord et avant tout d’ordre Révolutionnaire.


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Le surréalisme 2/7- Écrivains et poètes français

Le surréalisme est un mouvement artistique d’ensemble. Il a été créé à l’origine par des « gens de plume » rejoints par les « manieurs de pinceaux », les gens de cinéma et de théâtre. Le mot de surréalisme a été donné par Guillaume Apollinaire à propos du ballet Parade de Jean Cocteau et Eric Satie .Mais il notoire que Jean Cocteau et André Breton ne s’entendaient pas. De toutes façons le mouvement est émaillé d’oppositions, d’exclusions et de réconciliations régentés par le Pape du Surréalisme. De plus Breton, à ce que l’on dit, qu’il n’appréciait que les artistes parlant français

Parmi les gens de lettre, écrivains, poètes, dramaturges ayant appartenu à un moment ou à un autre au mouvement surréaliste, il y a notamment : Guillaume ApollinaireLouis Aragon =Noël Arnaud =Antonin Artaud=Pierre Audard =André Breton =Suzanne Césaire =Jean-François Chabrun ==René Crevel =René Daumal =Fernand Dumont = Marcelle Ferry = Théodore Fraenkel = Ernest Gengenbach = Michel Leiris = Étienne Léro = Albert Marenčin == Benjamin Péret =Marcel et Gabriel Piqueray = Robert Rius =Philippe Soupault ==An




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CHEFS D'OEUVRE À LA LOUPE

L’Œuvre à la Loupe : La Persistance de la Mémoire de Dalí

L’Œuvre à la Loupe : La Persistance de la Mémoire de Dalí



En 1931, Salvador Dalí signe son plus grand chef-d’œuvre : La Persistance de la Mémoire. Véritable touche-à-tout, il est sans nul l’un des artistes les plus polyvalents et prolifiques du 20e siècle ! Figure majeure du Surréalisme aux côtés de Miró et d’André Breton, il plonge le spectateur dans un monde onirique propice à la réflexion… Coup d’œil sur cette toile aussi appelée Les Montres molles !

Quelques mots sur Salvador Dalí

Salvador Dali with Ocelot and cane, 1965
Salvador Dalí, 1965

Après avoir étudié les Beaux-Arts à Madrid, Dalí est introduit par Miró au mouvement surréaliste mené par André Breton. Il en devient rapidement une figure de proue et y rencontre Gala, celle qui deviendra sa muse et le grand amour de sa vie. Réputé pour sa personnalité haute en couleur et sa virtuosité technique, il laisse derrière lui une collection d’œuvres aussi riche qu’éclectique.

Très influencé par la psychanalyse, Dalí donne à son Œuvre une forme graphique originale où mort et érotisme se confondent parfois. Adepte de l’autoportrait, il intègre régulièrement sa propre caricature avec un goût prononcé pour les images en trompe-l’œil.

On connaît ce génie espagnol pour son énergie créatrice sans faille. Tantôt peintre et plasticien, tantôt scénariste et sculpteur, il provoque et joue la carte de l’extravagance. Il n’a qu’une seule limite : son imagination !

Quelques mots sur La Persistance de la Mémoire

La Persistance de la mémoire
Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)

La Persistance de la Mémoire, aussi populairement appelé Les Montres molles, est tout simplement un monde onirique et quelque peu étranger. L’œil du spectateur considère d’abord la toile dans son ensemble (qui ne mesure que 24x33cm !) et cette vaste scène déserte, avant de s’attarder plus franchement sur les détails au premier plan.

Dans cette scène surréaliste, Dalí imagine que des montres métalliques fondent et s’amolissent. Une façon de souligner la bataille perdue d’avance contre le temps ? Fasciné par la Théorie générale de la relativité d’Albert Einstein, publiée en 1920, il évoque à sa manière cette quête impossible contre la finitude.

La persistance de la mémoire : 4 détails à la Loupe

1# Des montres qui dégoulinent

Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)
Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)

Pris d’une migraine un soir d’été, Dalí laisse à contrecœur sa compagne Gala se rendre au cinéma avec des amis. Après avoir fini de dîner, il remarque curieusement que le camembert commence à couler sur le bord de l’assiette. L’idée des montres molles est née. En l’espace de quelques heures, il achève sa toile.

Lorsque je fus seul, je restai un moment accoudé à la table, réfléchissant aux problèmes posés par le « super mou » de ce fromage coulant. Je me levai et me rendis dans mon atelier pour donner, selon mon habitude un dernier coup d’œil à mon travail. (…) Il me fallait une image surprenante et je ne la trouvais pas. J’allais éteindre la lumière et sortir, lorsque je « vis » littéralement la solution : deux montres molles dont l’une pendrait lamentablement à la branche de l’olivier.

Salvador Dalí

Nous sommes ici confrontés à un arrêt sur image où les secondes ne défilent plus. Le temps est devenu élastique, comme ces montres à gousset. Les quatre montres présentent toutes des spécificités selon l’endroit où elles sont placées ou la façon dont elles sont présentées. Les montres recouvertes d’insectes semblent référer à la mort et à cette décomposition qui attire mouche et fourmis. D’ailleurs, Dalí détestait les fourmis ! Elles sont régulièrement un symbole de putréfaction dans ses œuvres.

2# Entre le rêve et la mort

Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)

L’olivier, seul élément végétal de la composition, est lui aussi en fin de vie. Le tronc est dévitalisé avec une unique branche soutenant une montre molle. Et si finalement, il était question d’immortalité ? Avec ses terres catalanes en toile de fond, Dalí pourrait tout simplement se représenter par-delà la mort. Le temps n’aurait alors plus aucune emprise, ni sur son être, ni sur son Art et son héritage.

De la naissance à la mort, les souvenirs finissent par s’altérer, s’évaporer. Le temps s’est arrêté, la vie aussi ? L’univers de Dalí est truffé de références et de symboles en tous genres. L’atmosphère onirique dans laquelle il nous plonge nous questionne sur l’indomptable.

3# Mais qui gît au beau milieu ?

Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)

Sur une petite crête de rochers, il y a cette créature amorphe et étrange, sujet principal de ce premier plan. Une montre semble s’enrouler autour de cette espèce difficilement reconnaissable… mais pas nouvelle chez Dalí ! On le sait, l’artiste est un adepte de l’autoportrait. Ce qui s’apparente à une caricature de lui-même est présente dans deux œuvres antérieures : le Grand Masturbateur et L’Énigme du Désir, en 1929. Les longs cils de cette forme humanoïde révèlent que l’œil hors-norme est clos. S’agit-il d’un état de contemplation, de sommeil ou de mort ?

4# Un horizon un peu trop paisible

Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire (1931)

À l’arrière plan, Dalí représente la côte rocheuse près de sa maison de Port Lligat au nord de Barcelone. Cette œuvre intrigue par les divers sentiments qu’elle provoque. La réflexion complexe sur la temporalitéla vie et la mort, se confronte à la quiétude et la beauté d’un paysage catalan chaleureux. La plage, le soleil, les falaises, sont autant d’éléments réalistes qui contrebalancent avec ce paysage intérieur et atemporel convoqué par les montres molles.



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