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Les trois 'pietas' de Michel-Ange réunies pour une première historique
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Florence (Italie) (AFP) - Elle est admirée dans le monde entier comme une représentation exquise du chagrin maternel. Mais la "Pieta" de Michel-Ange a éclipsé deux autres sculptures émouvantes sur le même sujet du géant de la Renaissance.
C'est pourquoi le musée Opera del Duomo de Florence, en Italie, présente pour la première fois ensemble les trois versions de la Vierge Marie pleurant sur le corps de son fils Jésus-Christ.
Le "Bandini" original du musée toscan est présenté jeudi aux côtés des moulages de la "Pieta" et des "Rondanini", qui sont prêtés par les musées du Vatican.
Placées face à face dans un cadre intimiste, les contrastes sont saisissants entre ces variations qui marquent différentes phases de la vie de l'artiste, mort à 88 ans en 1564.
Le directeur du musée, Timothy Verdon, a déclaré qu'il s'agissait d'une occasion unique "d'observer la maturation intellectuelle de Michel-Ange sur le thème du sacré".
L'exposition, qui se déroule jusqu'au 1er août, "met en lumière le lien entre la vie et l'art chez ce sculpteur religieux, qui a servi les papes pendant l'essentiel de sa carrière".
Pureté
La « Pietà » conservée au Vatican -- magistralement exécutée alors que Michel-Ange n'avait pas encore 25 ans -- émerveilla ses contemporains, éblouis par la beauté de cette vierge, vêtue de drapés ondulants.
L'artiste a rejeté les critiques selon lesquelles sa Mary était trop jeune, affirmant que la pureté maintenait les femmes belles.
Mary berce son fils de 33 ans, dont l'expression sereine suggère qu'il pourrait presque dormir en signe de tête à la résurrection à venir - la résurrection de Jésus d'entre les morts dans la croyance chrétienne.
Cette sculpture a été endommagée par un attaquant hongrois armé d'un marteau en 1972, et l'œuvre d'art restaurée est maintenant protégée derrière une vitre pare-balles.
Des siècles plus tôt, Michel-Ange lui-même - mécontent du "Bandini", sa deuxième piéta - l'a attaqué avec un marteau, laissant des marques que l'on peut encore voir aujourd'hui sur l'épaule de Jésus et la main de Marie.
Cette version a été réalisée lorsque l'artiste alors âgé de 72 ans souffrait de dépression. Convaincu que la mort était proche, Michel-Ange fit vœu de pauvreté et plaça la religion au centre de sa vie.
Il a prêté ses propres traits et sa barbe au personnage de Nicodème, qui domine les "Bandini", protégeant Jésus, Marie-Madeleine et Marie, qui ici a perdu sa beauté intemporelle antérieure.
Évolution du style
Le "Rondanini" est sans doute le plus surprenant : d'une modernité époustouflante, cette sculpture dépouillée d'environ deux mètres de haut a été commencée vers 1552, alors que l'artiste avait près de 80 ans.
Il a été trouvé dans sa maison à Rome, où il a travaillé jusqu'à sa mort.
La juxtaposition des trois œuvres "permet de mesurer l'évolution du style de Michel-Ange au cours des 50 années qui séparent la première piéta des deux autres, et le changement encore plus radical et saisissant entre les deux dernières", précise Verdon.
La dernière piéta semble inachevée et très éloignée des canons esthétiques de l'époque, mais les experts y voient aussi un message de foi et l'importance de regarder au-delà des apparences jusqu'à l'essentiel.
Fini le riche drapé, fini les personnages secondaires.
Marie et son fils, dont les visages et les corps sont réduits à des esquisses, sont à nouveau représentés seuls dans une extrême simplicité qui renforce la puissance spirituelle de la dernière œuvre de Michelangelo Buonarroti.
© 2022 AFP
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