luni, 9 noiembrie 2020

MOASTE / ARTA / SIMBOL

LES RELIQUES DE SAINT MARC
ARRIVENT A VENISE EN VOYAGEANT
DANS LA VIANDE DE PORC

Deux des trois colonnes de la Piazetta San Marco portent à leur sommet les deux saints patrons de la ville de Venise. Saint Marc, un des quatre évangélistes, symbolisé par le lion ailé et saint Théodore tuant le dragon, premier saint patron de la cité, quand elle était encore sous l’empire byzantin, puis détrôné vers 828/829 par saint Marc quand ses reliques ont été rapportées d’Alexandrie d’Egypte à Venise.

Concurrence entre saint Théodore Tiron et saint Marc ?

De fait, jusqu’à la fin du 12e siècle, les deux saints seront honorés à “parts égales” par Venise.

Mais, peu à peu, les origines de saint Marc sont également un élément puissant pour permettre à Venise d’affirmer son indépendance.

Si saint Théodore était byzantin, saint Marc est arrivé à Venise “en direct” de l’Orient, en provenance d’Alexandrie en Égypte. Pour Venise, l’indépendante, ce saint protecteur présente l’avantage de n’être affilié ni à Rome, ni à Byzance.

La posture de Venise en construisant la basilique dédiée à saint Marc est donc tout autant religieuse que politique.

La légende du songe de saint Marc

Selon la légende vénitienne saint Marc aurait fait un songe au cours duquel un ange lui aurait dit que sa destination ultime serait….Venise.

Les paroles de l’ange, se traduisant ainsi, “Que la Paix soit avec toi, Marc mon Évangéliste” ont été immortalisées  en de  multiples  endroits  sur les

murs de Venise ; c’est la devise qui figure dans le drapeau de la région de Venise.

La légende de Saint-Marc est encore représentée sur le portail central de la basilique Saint-Marc ; représentée par un homme barbu endormi.
Il s’agit de saint Marc faisant son rêve prémonitoire, sa “praedestinatio”.

Qui était saint Marc ?

Son véritable nom juif est Jean, son surnom romain est Marcus. Avant de migrer en Palestine, saint Marc était, selon la tradition copte orthodoxe, originaire de la ville romaine de Cyrène de l’actuelle Libye où il serait né trois ans après la naissance de Jésus.

Disciple des apôtres Pierre et Paul, Marc est venu évangéliser l’Égypte en 43 après Jésus-Christ. Il y aurait fondé une communauté chrétienne et y serait mort en martyr, un 25 avril vers 68/75.

Après avoir été embaumées, ses reliques auraient été conservées dans une chapelle du petit port de pêche de Bucoles proche d’Alexandrie, lieu de son exécution. C’est dans ce lieu saint que les patriarches coptes venaient se faire ordonner.

Suite du texte en haut à droite

Drapeau de la région de Venise
Drapeau de la région de Venise
Dans les mosaïques : translation de Saint-Marc
Dans les mosaïques : translation de Saint-Marc

La rocambolesque translation des reliques de Saint-Marc jusqu’à Venise

Au Moyen Âge, le vol de reliques était pour une cité le moyen d’accroître son rayonnement.

En 826/827, outre la dévotion populaire pour saint Marc, la possession de ses reliques représentait pour Venise un prestige considérable : Rome avait Pierre, elle aussi aurait « son apôtre ». Sans oublier que ce prestige s’accompagnerait de revenus financiers, générés par les pèlerins.

C’est ainsi que Giustiniano Participazio, onzième doge de Venise paie deux marchands vénitiens pour subtiliser les reliques de saint Marc dans la petite chapelle où elles sont déposées depuis sa mort.

A l’automne 827, Andrea il Torcellese met donc le cap sur l’Égypte, à bord d’un navire armé pour l’occasion, le San-Nicola, contrevenant aux ordres de l’Empire byzantin qui interdisait tout commerce avec les Musulmans.

Il prend aussi le risque d’être capturé par les Musulmans qui administrent l’Égypte.

Parvenu à la chapelle du port de Bucoles, il parvient à dérober les reliques à la barbe des Coptes.

Il les glisse ensuite dans un récipient contenant du chou et du porc, et elles échappent ainsi au contrôle des douaniers musulmans, qui ne peuvent pas se souiller au contact d’un animal qu’ils qualifient d’impur.

En 828, le retour de l’équipage d’Andrea il Torcellese, est triomphal.

Un litige millénaire entre Chrétiens coptes et Chrétiens Italiens

Si l’opération a été menée aux dépens des Byzantins et des Musulmans, les principaux perdants, sont les Coptes, qui n’ont pas été consultés 


!https://www.archeologie-et-histoire-morestel.fr/les-reliques-de-saint-marc/

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Ce vol de reliques a durablement empoisonné les relations entre Chrétiens coptes et Chrétiens italiens.

Au cours des siècles, les papes coptes ont entrepris des démarches auprès du Vatican pour que le fondateur de leur Église leur soit restitué. C’est en 1968, sous le pontificat du pape Paul VI (1963-1978) qu’une partie des reliques fut restituée aux coptes. Il s’agit vraisemblablement d’une « relique de contact », c’est-à-dire d’une étoffe qui a été mise en contact avec la tombe du saint et non de toutes les reliques de la basilique Saint-Marc qui sont restées sur place. Cette relique repose aujourd’hui sous l’autel de la cathédrale Saint-Marc du Caire.

Les Vénitiens n’étaient sans doute pas prêts à laisser le saint protecteur de la ville quitter la Sérénissime !

L’origine de la basilique Saint-Marc

Les marchands remettent les reliques au Doge, qui les installe dans une chapelle ducale attenante au palais des Doges, la future basilique.

La réalisation de la Basilique de Saint-Marc a commencé en 828 et a été terminée en 832.

Cette basilique, située sur la place Saint-Marc avait pour but de rivaliser avec celle de Rome qui abriterait des reliques de saint Pierre.

Les mosaïques de la basilique, couvertes d’or, racontent comment les reliques auraient rejoint Venise, avant que saint Marc, symbolisé par le lion auréolé, ailé, et posant la patte sur un livre, ne devienne l’emblème de la ville.

Après l'incendie, les reconstructions de 976-1094
Après l'incendie, les reconstructions de 976-1094
La basilique Saint-Marc, aujourd'hui
La basilique Saint-Marc, aujourd'hui

Texte proposé par Solange Bouvier 

                         L’aventure des reliques de saint Marc

Quand les reliques de saint Marc voyageaient dans de la viande de porc

                            Mosaïque de la basilique Saint-Marc, à Venise 

https://fr.aleteia.org/2017/04/25/quand-les-reliques-de-saint-marc-voyageaient-dans-de-la-viande-de-porc/

Sylvain Dorient - Publié le 25/04/17

Les reliques de l'apôtre fêté le 25 avril, venu évangéliser l'Égypte en 43 après Jésus Christ, auraient voyagé à Venise, à la barbe des musulmans… et des coptes.

Selon la tradition copte, saint Marc l’évangéliste a fondé en 43 une communauté chrétienne vivace en Égypte, où il serait mort martyr. Mais les Vénitiens affirment qu’ils lui doivent, eux aussi, leur foi chrétienne. Quelle que soit la réalité des prétentions vénitiennes, ce sont les coptes qui conservèrent en Égypte les reliques du saint, jusqu’à une expédition rocambolesque, menée en 827.

Le lion de saint Marc arrive en contrebande

Outre la dévotion populaire pour le saint, la possession des reliques de saint Marc représentait pour la ville de Venise un prestige considérable : Rome avait Pierre, elle aussi aurait  « son apôtre ». Et ce prestige s’accompagnait de revenus financiers, générés par les pèlerins. Les mosaïques couvertes d’or de la basilique Saint-Marc de Venise racontent comment les reliques auraient rejoint Venise, avant que saint Marc, symbolisé par le lion auréolé, ailé, et posant la patte sur un livre, ne devienne l’emblème de la ville.

Un saint dans la soupe aux choux

En novembre 827, le Doge de Venise, Justiniano Partecipazio, demanda à Andrea il Torcellese de subtiliser les reliques. Celui-ci mit donc le cap sur l’Égypte, à bord d’un navire armé pour l’occasion, le « San-Nicola », contrevenant aux ordres de l’Empire byzantin qui interdisait tout commerce avec les musulmans. Il prenait aussi le risque d’être pris par les musulmans qui administraient l’Égypte. Parvenus à la chapelle du port de Bucoles, près d’Alexandrie, il parvient à dérober les reliques. Il les glisse ensuite dans un récipient contenant du chou et du porc, et elles échappent ainsi au contrôle des douaniers musulmans, qui ne peuvent pas se souiller au contact d’un animal « impur ». Le retour de l’équipage d’Andrea il Torcellese est triomphal, et toujours selon la tradition, il fait don de sa récompense, 100 livres d’argent, pour financer la construction de l’oratoire de l’église San Marco à Torcello.

.Un litige millénaire entre coptes et italiens

Mais, si toute l’opération a été menée aux dépens des Byzantins et des musulmans, les principaux perdants, dans cette affaire, sont les coptes, qui n’ont pas été consultés ! Ce vol de reliques a durablement empoisonné les relations entre chrétiens coptes et chrétiens italiens. Les papes coptes, au cours des siècles, ont entrepris des démarches auprès du Vatican pour que le fondateur de leur Église leur soit restitué. En fin de compte, c’est en 1968, sous les pontificats de Cyrille VI (1959-1971) et du pape Paul VI (1963-1978) qu’une partie des reliques fut restituée aux coptes. Le président Nasser, qui entretenait de bonnes relations avec Cyrille VI, fit du retour de ces reliques un événement national, fêté dans la presse, symbole de l’unité des citoyens. Pourtant, les reliques remises n’étaient pas les restes du saint, mais des reliques de contact, que le Vatican avait en sa possession. Les ossements de Marc, en supposant que la tradition dise vrai, demeurent donc dans la basilique Saint-Marc de Venise. Les Vénitiens ne sont pas prêts à laisser le saint protecteur de la ville quitter le repos de la Sérénissime !


-------------------------------------------------


Reliques

Dieu à portée de main

Le culte des reliques a pris au Moyen Âge, en Occident, une dimension exceptionnelle. Il est apparu dès le IIe siècle, quand l’empire romain était encore en pleine vigueur (note).

Dans Trésors sacrés, un petit livre délicieux paru en 2018, l’historien Michel Pierre raconte les péripéties auxquelles la chasse et la vénération des reliques ont donné lieu pendant plus de quinze siècles dans la chrétienté. C’est de la lecture de ce livre qu’est sorti le présent article.

Saint-Louis recevant la Sainte-Couronne, la Sainte-Croix, la Sainte-Lance et d’autres reliques, enluminure du XIVe siècle.

Les traces matérielles de la Foi

Tout commence donc au milieu du IIe siècle. À Smyrne (Asie mineure), le proconsul romain décide de sévir et, après avoir sacrifié quelques chrétiens aux bêtes féroces dans l’arène, il s’en prend au vieil évêque de la ville, Polycarpe, et l’envoie au bûcher.

L'Invention de la Croix, Agnolo Gaddi, 1380, Florence.« Nous recueillîmes ses ossements d’une plus grande valeur que les pierres précieuses, pour les déposer en un lieu convenable. C’est là que, dans la mesure du possible, nous nous réunirons dans la joie et l’allégresse, pour célébrer, avec l’aide du Seigneur, l’anniversaire du jour où Polycarpe est né à Dieu par le martyre », écrit l’une de ses ouailles. C’est le premier témoignage d’une dévotion populaire pour les reliques.

Le culte des reliques prend forme pour de bon deux siècles plus tard, quand Hélène, mère de l’empereur Constantin le Grand, se rend en Terre Sainte, à Jérusalem. Elle entame alors des fouilles pour retrouver des traces de la crucifixion du Christ. C'est ainsi qu'elle retrouve la Vraie Croix et  d'autres instruments de la Passion ! 

Elle divise en trois les morceaux de bois. Les uns restent à Jérusalem dans une nouvelle basilique qui lui est dédiée, d’autres partent à Constantinople, les derniers enfin à Rome.

Des reliques et des saints pour intercéder auprès de Dieu

La statue reliquaire de sainte-Foy à Conques.En 401, le concile de Carthage fiit obligation de célébrer la messe sur un autel renfermant des reliques.

À l’époque carolingienne, vers l’an 800, avec l’évangélisation en profondeur des campagnes, on se mit donc en quête de reliques pour les nouvelles églises, y compris dans les plus modestes villages, et, pour pourvoir à la demande, on eut vite fait d’invoquer la sainteté de tel prédicateur ou ermite des temps anciens dont la sépulture avoisinait le futur édifice.

Les tombeaux des saints devinrent très tôt des lieux de pèlerinage. Il n’est que de citer Saint-Martin-de-Tours, Sainte-Foy-de-Conques et surtout Saint-Jacques-de-Compostelle pour comprendre ce que pouvait être l’attrait des reliques et les déplacements de populations qu’elles engendrèrent.

Au besoin, on vole aussi des reliques pour sanctifier son village, son abbaye ou sa ville. C'est ce que fit tel moine de l'abbaye de Conques au milieu du IXe siècle. Il alla dérober à Agen les reliques de sainte Foy et les ramena dans sa chère abbaye dont elles firent très vite la renommée et la prospérité grâce à quelques miracles opportuns.

Un commerce de grande ampleur

Après l’An Mil, les reliques en vinrent à occuper une place prépondérante dans la société et le cœur des fidèles. Il n’est pas de corporation ou de métier qui ne veuille les siennes. 

L'Ostension des reliques de la Sainte-Chapelle, Paris, musée de Cluny, musée national du Moyen Âge.Dans les communautés villageoises et les paroisses urbaines, lors de la fête anniversaire du saint patron de l’église, on ne manque pas de sortir en procession ses reliques pour les présenter en « ostension » à la vénération des fidèles. On renouvelle aussi les ostensions dans les périodes de crise, en cas de disette, de maladie ou de guerre. Chacun demande alors au saint protecteur, de toute la force de sa foi, de bien vouloir intervenir auprès de Dieu pour que la communauté soit épargnée par le malheur.

La qualité des reliques importe beaucoup : dans une ville ou une abbaye, un saint patron réputé peut en effet attirer nombre de pèlerins et faire la fortune du lieu ! D’où la chasse aux reliques, qui prend parfois l’allure d’un polar ou la dimension d’une affaire d’État.

Saint Louis, le saint mendiant, Vie et miracles de saint Louis, Guillaume de Saint-Pathus, Paris, BnF.  La scène représente l'installation des célèbres reliques dans leur nouvelle châsse. Au centre, le roi couronné est en prières; à droite, la châsse est conçue pour laisser voir en transparence les objets sacrés qu'elle contient, posés sur des linges liturgiques.Par piété mais aussi par sens politique, le roi Louis IX, futur saint Louis, ambitionne de hisser sa capitale à la hauteur des grandes villes saintes du monde chrétien, Jérusalem, Byzance, Rome. Et pour cela, il va se porter acquéreur d'un morceau de la Vraie Croix et de quelques autres reliques de la Passion du Christ dont la Couronne d'épines ! Et il y met le prix : 135 000 livres, soit la moitié de son budget annuel. Il va encore dépenser 40 000 livres pour ériger sur l'île de la Cité un écrin qui leur soit digne. Ce sera la Sainte Chapelle, consacrée en 1248.

Ces montants permettent de mesurer l'ampleur du commerce des reliques au coeur du Moyen Âge... Bien évidemment, les sommes que n'hésitent pas à investir les fidèles et le haut clergé suscitent la convoitise des marchands, en premier lieu les Vénitiens qui ont vite fait de trouver en Orient des reliques prestigieuses et bien entendu « certifiées » authentiques.

Cela se comprend. La dévotion pour les reliques, passionnelle et touchante, exprime une aspiration universelle et ô combien humaine. Par la matérialité d’un objet que l’on peut toucher ou contempler tout en priant, elle permet d’approcher Dieu de façon point trop abstraite ni intellectuelle (tout le monde n’est pas Pascal !).

https://www.herodote.net/Dieu_a_portee_de_main-synthese-2491-118.php


Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu